Présidentielle. Taubira parle à une gauche qui ne l’entend plus

Christiane Taubira, candidate à la présidentielle, traverse une (mauvaise ) passe compliquée. Les autres candidats semblent ne plus rien attendre d’elle. 

« On ne passera pas nos journées à lui courir après », a dit quelqu’un du PS. Tandis que, du côté des écologistes, on affirme que « son ralliement aurait apporté une vraie plus-value si elle était encore en position d’être candidate. » Or, l’idole d’une certaine gauche bobo est dans les choux.

Tous les candidats de gauche — méthode Coué ? — pensent que l’aventure présidentielle est terminée pour Christiane Taubira. 

Après la primaire (montée de toutes pièces pour elle) victorieuse, les sondages n’ont pas frémi. Et puis, son parti, le PRG, vient de la lâcher. Pour de mauvaises raisons.

Pour ce qui est des fameux parrainages, le compteur reste bloqué sous les 100 alors qu’il en faudrait 400 de plus dans les deux semaines. D’ici le 4 mars.

C’est d’ailleurs un vrai crève-cœur que l’acheminement laborieux de ces parrainages vers le Conseil Constitutionnel pour qu’il les valide. Au dernier décompte, c’était mardi 15 février, 73 signatures seulement avaient été validées. C’est très peu.

L’entourage de la candidate affirme que c’est le PS d’Anne Hidalgo qui menace les élus PS ou de gauche de ne pas faire voter pour eux aux législatives s’ils parrainent ou laissent parrainer Taubira. 

Alors ? Les observateurs pensent que la Guyanaise va procéder à un retrait sans consigne de vote, partant sur la pointe des pieds en murmurant, avec son sourire irrésistible : « J’ai essayé de réunir la gauche. La gauche va au combat divisée, elle perdra. » Taubira en pythonisse, c’est de l’art !

Pourtant, malgré ces prédictions, dans l’entourage de Christiane Taubira, on avale les couleuvres avec un bel appétit, clamant partout que Non, il n’y aura pas de retrait, pas d’abandon. 

Faut-il éclater de rire quand Taubira lance « ne pas avoir fait le deuil de l’union » ? Alors que personne ne s’occupe de ce qu’elle dit. 

Alors, ira, ira pas ? Jusqu’au 4 mars, elle peut encore essayer de rêver. Après, il faudra se réveiller si les parrainages ne sont pas au rendez-vous.

André-Jean VIDAL 

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