Jean Castex, Premier ministre, a invité lundi 28 février, les candidats à la présidentielle à le rencontrer à Matignon. Jean-Luc Mélenchon n’a pas répondu favorablement à l’invitation. Il voulait être représenté par un député. Pas plus que Jean vassale, non plus que Nathalie Arthaud, de Lutte ouvrière. Christiane Taubira non plus.
Pourquoi cette réunion ? Il s’agissait de partager les informations sur la situation de guerre en Ukraine et les décisions prises par la France. Il ne s’agissait pas d’un débat politique au cours duquel chaque candidat invité se serait prononcé sur sa position quand au conflit.
De chaque côté de la table. D’une part le chef du gouvernement accompagné du ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, de la ministre des Armées, Florence Parly, du ministre délégué aux Comptes publics, Olivier Dussopt, du porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, ainsi que du chef d’état-major des armées, le général Thierry Burkhard.
De l’autre côté, Marine Le Pen, Valérie Pécresse, Éric Zemmour, Yannick Jadot, Fabien Roussel, Nicolas Dupont-Aignan, Anne Hidalgo.
A la sortie tous ont déclaré soutenir les décisions prises par le président de la République, Emmanuel Macron, et son gouvernement.
Vendredi 26 février, Jean Castex a reçu les présidents de groupes de l’Assemblée et du Sénat, de même que les présidents des commissions de la Défense et des Affaires étrangères ainsi que plusieurs membres du gouvernement, pour un comité de liaison parlementaire.
Il y aura un débat au Parlement — sans vote — ce mardi.
Et les autres candidats ? C’est qu’il y avait pour être invité par Jean Castex une condition : il fallait avoir déjà, validés par le Conseil Constitutionnel, au moins 300 parrainages sur les 500 nécessaires pour pouvoir candidater à la magistrature suprême.
Jean Lassalle avait confirmé sa présence, avant de publier un message sur Twitter deux minutes avant la réunion, indiquant qu’il avait finalement « décidé de décliner l’invitation du Premier ministre ». La candidate de Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud, a de même refusé de se rendre à cette invitation. Jean-Luc Mélenchon voulait envoyer un député de son groupe. Refus de Matignon. Seuls les candidats étaient attendus.
Et Christiane Taubira ? Quantité négligeable, selon la jauge du Premier ministre. Elle n’a que 130 parrainages.
Immédiatement, l’entourage de la candidate de la Primaire populaire, qui rame dans sa campagne, a pris la mouche : « Non contente de donner ses parrainages à l’extrême droite, la majorité présidentielle préfère donc discuter de la situation internationale avec ses représentants, par ailleurs admirateurs du président russe », aurait fustigé son équipe de campagne, d’après nos confrères d’Ouest-France.
Dans la foulée, Christiane Taubira a décidé de suspendre sa campagne afin de réunir d’ici trois jours les 370 parrainages manquants.
Comme un goût de fin de parcours.
André-Jean VIDAL