A très exactement deux mois de ce premier tour, notre sixième vague d’intentions de vote* enregistre des évolutions notables par rapport à notre précédente mesure d’il y a deux semaines : si Emmanuel Macron reste en tête des intentions de vote, la deuxième place parait plus incertaine entre Marine Le Pen, Valérie Pécresse et Eric Zemmour, sur fond de désintérêt de plus en plus marqué des Français pour le scrutin.
La campagne actuelle peine à susciter l’intérêt des Français qui ne sont que 69% des inscrits sur listes électorales à se dire intéressés par la séquence (-4pts par rapport à notre dernière mesure du 28/01/2022 et -6pts rapport à la même période en 2017). La mesure d’intention de participation au 1er tour du scrutin se tasse également (70% vs. 74% à la même période en 2017).
Ce désintérêt croissant des Français se voit également dans la méconnaissance de la date même de l’élection : alors que le premier
tour aura lieu dans deux mois quasiment jour pour jour, seuls ¼ des
Français (26%) sont en mesure de positionner l’évènement au 10
avril.
Si les Français ont hâte que la dynamique de campagne se lance (ils
sont 61% des inscrits à souhaiter qu’Emmanuel Macron officialise sa
candidature dès maintenant), il n’est pas certain que cela suffise
pour raviver l’intérêt des Français.
Emmanuel Macron reste en tête des intentions de vote (25% ; +1 pt).
Pour 41% des Français, Emmanuel Macron va remporter l’élection, un
niveau qui le place très nettement devant tous les autres candidats.
Avec Marine Le Pen, c’est le candidat dont le socle électoral est le plus solide, puisque 79% de ses électeurs potentiels sont sûrs de leur choix.
Bataille acharnée pour la seconde place. Si Marine Le Pen conserve l’avantage (17% ; -1 pt par rapport au 28/01), elle voit diminuer une proportion de ses électeurs de 2017 dans son électorat actuel au profit d’Eric Zemmour qui progresse (14% ; +1,5) et vient talonner Valérie Pécresse (14,5% ; -1,5). L’écart entre les 3 candidats se situe néanmoins dans la marge d’erreur.
Même si son score se tasse, la candidate RN bénéficie d’un socle électoral plus solide (81% d’électeurs sûrs de leurs choix), suscite plus d’espoir de victoire parmi ses électeurs et bénéficie d’un plus grand réservoir de voix potentiel que ses concurrents.
A gauche, la multiplication des candidatures conduit à un effritement de sa base. Jean-Luc Mélenchon conserve un certain avantage (9% ; -1) mais sans bénéficier d’une réelle dynamique. Tous les autres candidats se tiennent dans un mouchoir de poche autour de 4% (Yannick Jadot : 4,5% / Christiane Taubira : 4% / Fabien Roussel : 4%). Anne Hidalgo pâtit clairement de la situation (2% ; -1).
Au second tour**, Emmanuel Macron l’emporterait quelle que soit la
configuration testée mais les résultats seraient beaucoup plus serrés s’il faisait face à Marine Le Pen (56% contre 44%) ou Valérie Pécresse (56% contre 44%) que s’il était confronté à Eric Zemmour (62% contre 38%).
** N.B. : les résultats d’une intention de vote second tour réalisée avant le résultat du 1er tour restent très hypothétiques et doivent être analysés avec une grande précaution.
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