Pourquoi le personnel de l’Education est en colère ?

Pour signifier leur mécontentement de la gestion de la crise sanitaire dans les établissements scolaires, les personnels de l’Education nationale sont en grève ce jeudi 13 janvier.

C’est dire l’urgence de la situation au sein de l’Académie de Guadeloupe ! Tous ensemble, les syndicats de l’Education nationale FAEN-SNCL, FNEC-FO, FSU Guadeloupe, SEP-CGTG, SPEG, UNSA éducation dénoncent des protocoles sanitaires qui ne garantissent ni la sécurité des personnels de l’Education, ni celle élèves, mais aussi le manque de « respect et de moyens » que la crise sanitaire vient exacerber.

Des classes vidées de leurs élèves ou réduites à la demi-jauge, des enseignants absents et non remplacés… Sans surprise, le variant Omicron s’est invité dans les établissements scolaires, dès la rentrée du 3 janvier. En retour, les équipes se voient imposer tardivement des protocoles sanitaires énergivores sans être efficaces.

« Nous sommes lassés des incohérences. »

Karine Fronteau, Secrétaire générale du Snuipp-Fsu Guadeloupe.
Karine Fronteau.

La semaine dernière, 215 classes ont été fermées en Guadeloupe d’après le décompte du rectorat. Un chiffre qui évolue au fil des jours, au gré des nouvelles contaminations qui se multiplient.

« Parents et personnels de l’Education sont lassés des incohérences, constate Karine Fronteau, Secrétaire générale du Snuipp-Fsu Guadeloupe. Il faut se dire qu’il y avait un avant-Covid et un après. Aujourd’hui, il faut repenser l’école en demi-jauges : dans ce format, les élèves apprennent mieux. »

Des suggestions classées sans suite

Avec une situation sanitaire hors de contrôle dans les établissements scolaires, l’épidémie a totalement pris le dessus sur la pédagogie. Ce climat de ras-le-bol généralisé, à peine une semaine après la rentrée, aurait-il pu être éviter ? Oui, selon les syndicats qui énoncent leurs suggestions… classées sans suite.

L’intersyndicale annonce d’autres mobilisations à partir du 20 janvier.

« Nous ne sommes pas obsédés par la fermeture des classes, prévient Teddy Tancons, de la FAEN-SNCL. D’ailleurs, l’idéal pour nous c’est de travailler en présentiel avec les élèves. En amont, nous avions suggéré le report de la rentrée de janvier que nous avions suggéré a été refusé. Ensuite, il aurait été préférable de mettre en place un système de demi-jauge, comme l’année dernière. On n’en a pas tenu compte. Or, avec la recrudescence de l’épidémie, les classes se vident naturellement… ».

Ce jeudi 13 janvier, le personnel de l’Education marquera une journée de grève, avant une mobilisation en Guadeloupe, le 20 janvier, pour obtenir des réponses aux problèmes spécifiques à l’académie.

Cécilia Larney

Un appel aux retraités et jeunes diplômés qui passe mal

Eddy Ségur, de la FSU.

L’appel lancé par le rectorat aux enseignants nouvellement retraités et aux titulaires d’un Bac+2 pour « renforcer les équipes pédagogiques » peut prêter à sourire. Les syndicats, qui dénoncent régulièrement les suppressions de postes au sein de l’académie, le digèrent plutôt mal.

« On demande à des personnes âgées de revenir dans des clusters et à des Bac+2 de faire office d’enseignants, alors qu’aujourd’hui, le recrutement des enseignants se fait à Bac+5, plus concours », précise Teddy Tancons, de la FAEN-SNCL. « Si la rectrice avait ouvert les listes complémentaires au concours, nous n’en serions pas là ! », lâche Eddy Ségur, Secrétaire général de la FSU.

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp
Email

Actualité

Politique

Economie

CULTURE

LES BONS PLANS​