Pour sauver l’usine sucrière de Grand Anse

Visite, ce mardi, du préfet Alexandre Rochatte, du président de Région Ary Chalus, de la présidente du Conseil départemental Josette Borel-Lincertin, de la présidente de la communauté de communes Maryse Etzol, de l’usine sucrière de Grand Anse.

Il s’agit de avoir si elle peut être conservée quelques années de plus. Il semble que oui, si les uns et les autres mettent la main au portefeuille, pour sauver une usine qui fait vivre trois communes… en plus d’un groupe industriel.

La campagne sucrière 2021 n’est pas compromise, selon la direction de l’usine. Les travaux d’entretien nécessaires ont été faits durant l’intersaison. Mais, un collectif composite s’inquiète pour la suite : il redoute une fermeture de l’unité industrielle à terme.

Que ferait-on des cannes puisque cette production fait vivre 1 500 personnes sur l’île ? Elles seraient transférées vers l’usine de Gardel au Moule. Sacrée aventure quand on sait que ça se faisait il y a un siècle…

Pourquoi fermerait-on l’usine ? Parce que le projet de centrale thermique (11 ans qu’on en parle), couplé à la sucrerie, ne semble plus être à l’ordre du jour. Or, c’est seulement ce couplage qui assurait un certain équilibre dans le financement des activités de l’usine sucrière, véritable pompe à aides diverses (la campagne coûte très cher à Marie-Galante, plus qu’en Grande-Terre pour 75 000 tonnes de cannes coupées).

La tenue d’une table-ronde avec tous les partenaires de la filière a été demandée par le collectif. Les administrateurs de la Sucrerie-Rhumerie de Marie-Galante aussi avaient demandé une rencontre. C’est chose faite.

Chère usine sucrière…

Pour verser sa subvention (déjà 1,6 million de soutien pour appuyer le plan de modernisation et de mise aux normes de l’outil), l’Etat a mis des conditions : la sucrerie-rhumerie doit mettre à jour son programme d’investissement pour la période 2021-2024, avec « un plan global de rénovation de l’outil de production », qui doit inclure impérativement le traitement des effluents aqueux (selon des normes rappelées par la DEAL), mais aussi « le renouvellement de la chaudière ».

Et l’entreprise doit remettre un document chiffré au ministère de l’Agriculture avant le 27 avril. 

C’est le coût de la réfection de l’usine qui fait tiquer tout le monde. L’usinier évalue à 30 millions d’euros le coût total des investissements demandés et dit ne pas être en mesure de faire de tels investissements.

Une chaudière toute neuve rendrait plus fiable l’usine qui enregistre des taux d’arrêt de 20 à 25 %, mais priverait les planteurs marie-galantais de la prime de bagasse, qui se monte à 13€ par tonne de canne.

Il semble que la seule solution soit… la fameuse centrale électrique.

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