Ports maritimes : comment concilier économie et écologie ?

Le magazine Outre-mer et si on bougeait les lignes revient sur l’économie des villes portuaires, mirage ou pari gagnant ?

Grâce aux Outre-mer, la France possède le deuxième espace maritime mondial en superficie, soit plus de 11 millions de km2. Au cœur de la stratégie maritime française, les ports ultramarins situés sur les trois océans ont un rôle important à jouer. Dans ce secteur, de profondes transformations ont été entamées notamment par les compagnies maritimes. Les ports doivent s’adapter.

Dans une économie mondiale caractérisée par le développement des échanges, le transport maritime se positionne en tant que précurseur et leader de la mondialisation. En Outre-mer, cette activité revêt une importance capitale dans le maintien d’une économie stable. Cependant, elle se confronte à un défi majeur : l’écologie. Chaque territoire abrite au moins un port, soulignant l’importance cruciale de l’approvisionnement et de l’exportation en marchandises dans ces territoires.

Sur la route entre l’Europe et la Caraïbe

Sur le plan économique, en moyenne, 10 % du PIB de chaque territoire d’Outre-mer repose directement ou indirectement sur l’activité maritime. Les retombées positives en matière d’emplois sont significatives ; en 2022, plus de 30 000 emplois ont été recensés dans l’ensemble des départements et collectivités d’Outre-mer. Avec l’émergence du phénomène de hub, de nombreux ports deviennent des plateformes logistiques stratégiques.

Le port de Fort-de-France en Martinique est un hub majeur pour les échanges entre l’Europe et l’Amérique latine, de même que le port de Pointe-à-Pitre en Guadeloupe, idéalement situé pour faciliter les transactions entre l’Europe et les Caraïbes. Cependant, cette croissance nécessite une modernisation des ports, impliquant l’allongement des quais, l’augmentation du tirant d’eau et la multiplication des portiques, exigeant d’importants investissements au fil des années.

Des conséquences écologiques

Bien que le transport maritime contribue considérablement à la richesse des territoires d’Outre-mer, il soulève la question cruciale des conséquences écologiques inévitables. Trois grandes problématiques émergent : la pollution de l’eau et des sols, la pollution de l’air et la dégradation des écosystèmes marins.

Les navires rejettent des eaux usées, des déchets solides et des hydrocarbures dans l’océan et sur les terres, entraînant des conséquences néfastes pour la santé humaine et les écosystèmes. À l’échelle mondiale, le transport maritime est responsable de 3 % des émissions de gaz à effet de serre, contribuant à la destruction d’habitats naturels marins tels que les récifs coralliens et à la propagation d’espèces invasives.

Quelles solutions ?

Jean-Pierre Chalus.

Face à ces problématiques, les politiques et les professionnels du secteur expriment leur volonté de créer des ports verts, citant en exemple le retour des grandes voiles et l’utilisation de moteurs à hydrogène. Ces solutions prometteuses se concrétisent de plus en plus.

Entre impératifs économiques et enjeux écologiques, sans oublier les attentes des pêcheurs, des plaisanciers, de la marine nationale et des douanes, quelle stratégie nationale portuaire en Outre-mer pour les années à venir ?

Pour répondre à cette question, Siti Daroussi accueille Jean-Pierre Chalus, président du directoire du Grand port maritime de Guadeloupe et président de l’Union des ports de France, Marie-Annick Lamy-Giner, maître de conférences à l’Université de La Réunion, Stéphane Lenormand, député de Saint-Pierre et Miquelon (LIOT).

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