Par Olivier NICOLAS et Béatrice BELLAY
Les socialistes de Guadeloupe et de Martinique s’élèvent avec force contre la nouvelle réforme de l’assurance chômage, profondément injuste et antisociale, votée mardi à l’Assemblée nationale par l’attelage des députés Renaissance (ex-LREM) et Les Républicains qui sera, à n’en pas douter, toujours à la manœuvre quand il s’agira de démanteler les droits des plus précaires.
Comme les députés du groupe Socialistes et apparentés, qui ont voté contre, les Premiers secrétaires fédéraux de Guadeloupe et de Martinique, Olivier Nicolas et Béatrice Bellay, dénoncent la philosophie libérale du Gouvernement qui affirme qu’il y aurait dans le pays une « préférence pour le chômage » et qu’il faut « inciter les demandeurs d’emploi à travailler », alors que toutes les études démontrent que raboter les droits de chômeurs ne facilite pas leur retour à l’emploi.
Nous dénonçons également le projet de modulation des allocations chômage selon la conjoncture économique, alors que les Outre-mer, toujours aux prises avec un chômage de masse, ont des spécificités qui rendent cette approche plus inopérante chez nous.
L’annonce d’une adaptation ultérieure de cette partie de la réforme à nos territoires nous imposera, en tout cas, une très grande vigilance.
Mais, quand 700 000 chômeurs auraient le droit à une indemnisation et ne la demandent pas !, quand il y a aujourd’hui 8 chômeurs pour une seule offre d’emploi !, quand la moitié des chômeurs est sous le seuil de pauvreté !, c’est bien un Gouvernement en plein déni de réalité, qui s’attaque, une nouvelle fois, aux plus fragiles.
En 2019, ce sont déjà 2,2 milliards d’euros par an qui sont économisés sur le dos de 1,15 million d’allocataires soit pour eux, près de 155 euros par mois.
Nous savons qu’il s’agit à nouveau, pour le Gouvernement, de dégrader l’indemnisation des demandeurs d’emplois, de les sacrifier pour combler les déficits publics.
Les cibles ce sont les « permittents » qui alternent CDD et périodes de chômage, c’est-à-dire les jeunes, les femmes et, à l’évidence, les très nombreux précaires des territoires fragiles comme les Outre-mer.
Nous, socialistes, continueront de défendre l’idée qu’une véritable recherche du plein emploi implique une amélioration des bas salaires, des conditions de travail, ce qui participera de la valorisation et de l’attractivité de certains métiers.
Enfin nous considérons qu’il est désormais indispensable de redonner du sens et de réinterroger le rôle social de chacun.
Olivier NICOLAS
Premier secrétaire fédéral Guadeloupe
Secrétaire national aux Outre-mer
Béatrice BELLAY
Première secrétaire fédérale Martinique
Secrétaire nationale à l’Egalité réelle