Le restaurant La Tour d’Argent est l’un des plus prestigieux restaurants de Paris. On y déjeune ou dîne de délices rares… et à leurs prix. Sylvie Gustave dit Duflo, vice-présidente de la Région Guadeloupe, présidente de l’Office Français de la Biodiversité (OFB), y aurait déjeuné avec trois autres personnes. Montant de la facture : plus de 4 000 euros. La note a tourné sur les réseaux sociaux. Démenti de La Tour d’Argent. C’est un faux.
Pendant quelques jours, Sylvie Gustave dit Duflo a vécu l’enfer de la suspicion : une note d’un des restaurants les plus cotés de la capitale française, a tourné en boucle sur les réseaux sociaux : la présidente de l’Office Français de la Biodiversité aurait régalé trois personnes, le 21 novembre 2024, montant de la facture : 4 028 euros.
Qu’a dit Sylvie Gustave dit Duflo ? Elle s’est exprimée sur X : « Aujourd’hui plus que jamais, je déplore amèrement l’actuelle campagne mensongère dont je fais l’objet sur les réseaux sociaux.
C’est un faux. Je ne tomberai pas dans ces tentatives de déstabilisation.
En tant que présidente du conseil d’administration de l’Office Français de la Biodiversité, je garde le cap pour la défense des agents, de l’établissement et de nos ambitions environnementales. »
CheckNews (Libération) a interrogé la direction de La Tour d’Argent qui confirme que la facture est un faux.
Pourquoi s’acharner sur Sylvie Gustave dit Duflo ? Parce que, depuis un ans, les syndicats agricoles nationaux mettent en cause les actions de protection de la biodiversité des gardes assermentés de l’OFB. Ceux-ci dérangent des pratiques agricoles pas toujours en règle avec la protection de la nature. Certains gardes ont été menacés.
Pourtant, la plupart du temps leurs actions qui se limitent à constater l’infraction, à interroger les agriculteurs fautifs puis à transmettre le dossier au Parquet, se terminent par un non-lieu, voire un classement sans suite.
Dans un propos tenu devant la représentation parlementaire et qui relevait plutôt de la discussion de comptoir, le Premier ministre François Bayrou, par démagogie — il est pleine discussion avec les syndicats agricoles qui protestent contre des diminutions d’aides — a mis en cause les gardes de l’OFB : « Quand ils viennent inspecter les fossés ou les points d’eau avec une arme à la ceinture dans une ferme déjà mise à cran par la crise, c’est une humiliation, donc une faute. » L’intersyndicale au sein de l’OFB a prononcé le retrait de ses agents.
Qu’avait répliqué, le lendemain de cette déclaration, un agent de l’OFB ? Que, si les agriculteurs ne veulent « plus nous voir dans leurs exploitations, c’est du même ordre que si les dealers demandaient aux policiers de ne plus venir dans les cités. » La direction de l’OFB s’est désolidarisée de ces propos.
Une rencontre est prévue vendredi 24 janvier à Matignon entre la direction générale de l’OFB, l’intersyndicale de l’établissement public, et le cabinet du Premier ministre pour calmer le jeu.