Les présidents des Régions d’Outre-mer avaient rendez-vous avec Gérard Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, et Jean-François Carenco, ministre délégué aux Outre-mer.
On les a filmés devant des portes fermées. Les portes fermées, les Domiens les connaissent bien. Ils ne s’en formalisent plus. Même si quelques sourires sont crispés. Les réseaux sociaux vont faire leurs choux gras de l’embarras des présidents. Enfin, la porte est ouverte et ils s’engouffrent à l’intérieur.
La réunion va durer une heure, pour parler des dossiers qui posent problème. Dossiers communs aux régions d’Outre-mer comme la cherté de la vie exacerbée par la crise internationale, de la montée de la violence et de l’insécurité, d’une panne du développement économique avec un chômage toujours plus prégnant, de compétences qui pourraient être domiciliées dans les territoires pour plus d’efficacité, des évolutions statutaires à la carte pour ces régions qui souhaitent profiter de la révision constitutionnelle qui sera ouverte pour la Nouvelle-Calédonie (et sans doute la Corse) pour s’engouffrer dans les discussions et envisager l’avenir autrement.
Côté évolution statutaire, Emmanuel Macron
est prêt à tout envisager
Ensuite, les présidents ont traversé la place Beauvau pour gagner l’Elysée, à cent mètres de là, accompagnant les deux ministres pour une rencontre avec le chef de l’Etat. Et un dîner.
Que pouvait-ils attendre d’une entrevue de quelques minutes avant un dîner ? Cinquante personnes, présidents des régions d’Outre-mer, parlementaires, chaque groupe d’élus ayant son tempo sur les dossiers. Emmanuel Macron a joué sa partition, rassuré : il a bien entendu l’Appel de Fort-de-France validé au palais des congrès de Madiana (Schoelcher) le 17 mai 2022 lors de la réunion ministérielle des régions ultrapériphériques françaises. Pour régler les problèmes immédiats, le gouvernement a déjà pris des mesures, va en prendre encore. Le milliard donné à chaque région d’Outre-mer pour la relance post-covid était dans les esprits (surtout côté président et ministres qui se demandent comment ils vont pouvoir bisser, ce qu’on leur demande en filigrane pour régler les problèmes d’eau, de santé, de sargasses, dans une période qui doit intégrer les difficultés liées à la guerre en Ukraine et aux problèmes d’hydrocarbures). Le tandem Darmanin-Carenco est sur ces dossiers, à l’écoute des élus.
Des évolutions statutaires ne dérangent pas le chef de l’Etat et son gouvernement. Le président est à l’écoute des projets qui lui seront présentés par les élus locaux. Parce que le changement de statut doit permettre d’assurer le bien-être des populations d’Outre-mer.
En tout cas, on marche sur des œufs : pour preuve, le point presse, prévu ce mercredi soir par les ministres Darmanin et Carenco, a été reporté à demain jeudi en fin d’après-midi. Le temps d’accorder les violons…
André-Jean VIDAL