Politique. Olivier Nicolas : « La problématique de la vie chère en Guadeloupe n’est plus une priorité de l’Etat »

La Fédération des socialistes de Guadeloupe s’alarme de l’explosion du prix des carburants et de celui de la bouteille de gaz, indique le Premier secrétaire Olivier Nicolas dans un communiqué.

« Ces augmentations des prix des carburants et du gaz dans notre archipel atteignent des niveaux jamais atteints, dépassant ceux qui ont précédé le mouvement social de 2009 qu’ils avaient d’ailleurs contribué à déclencher », écrit Olivier Nicolas.

L’ancien journaliste économique pour un grand quotidien national décortique ces chiffres. « Les hausses de 12 centimes pour le diesel et de 8 centimes pour le super intervenues le 1e novembre dernier représentent une augmentation immédiate de 6 euros pour un plein de 50 litres de diesel et de 4 euros pour le même plein de super.

Mais, afin que chacun mesure l’ampleur de la flambée des prix, il convient de rappeler qu’au 1e janvier 2021, le litre de diesel était fixé à 1,21 € et le super à 1,37 €. Ainsi, en 10 mois, le même plein de 50 litres de diesel aura pris 16 euros et celui de super aura pris 19 euros. Quant à la bouteille de gaz, si importante pour nombre de familles guadeloupéennes, son prix aura bondi de plus de 10 euros sur la même période. »

« Le Gouvernement n’offre aucune réponse à la hauteur des enjeux. »

Olivier Nicolas, premier secrétaire du PS

Olivier Nicolas constate : « Face à cette situation qui mine le pouvoir d’achat des Guadeloupéens déjà lourdement touchés par les nombreuses conséquences de l’interminable crise sanitaire, force est de conclure que le Gouvernement n’offre aucune réponse à la hauteur des enjeux. Il achève même de démontrer que la problématique de la vie chère en Guadeloupe, et plus largement dans les Outre-mer, n’est plus une priorité de l’Etat, ceci depuis mai 2017. »

Quand au « chèque inflation » de 100 euros annoncé par le Premier ministre pour les personnes gagnant moins de 2 000 euros par mois, le politique est très critique : « Il ne viendra que maigrement compenser l’augmentation des dépenses d’énergie, particulièrement en Guadeloupe. D’autant qu’à ces augmentations, il faut ajouter la hausse des prix d’un nombre important de produits de grande consommation en raison de la flambée du coût de certaines matières premières au niveau mondial, mais aussi du fret aérien et maritime en direction de nos territoires. Et, il en va de même, par exemple, pour les tarifs bancaires qui, selon une étude récente, continuent d’augmenter dans les Outre-mer, alors qu’ils sont stables dans l’Hexagone. »

Triple peine pour
les Guadeloupéens


S’agissant du prix des carburants, la Fédération socialiste constate en tout cas que les Guadeloupéens sont, dit Olivier Nicolas, « victimes d’une triple peine. »

Il détaille :
1) ce poste continue d’augmenter dans leur budget de manière insupportable mois après mois sans qu’aucun mécanisme ne soit mis en oeuvre par les pouvoirs publics, alors que ces prix sont règlementés par l’Etat ;
2) ils ne peuvent à l’évidence compter sur aucun allègement de la fiscalité sur les carburants de la part de leurs collectivités locales en raison de leur absence de marges de manœuvres budgétaires ;
3) ils ne disposent toujours pas d’un réseau de transports collectifs fiable et régulier sur tout le territoire, ni d’alternatives sérieuses aux énergies fossiles pour se déplacer.

La Fédération socialiste appelle le Gouvernement, mais aussi la Région et le Département, « à agir sur tous les leviers à leur disposition —baisse de taxes, négociations avec les pétroliers, chèque énergie régional…— afin de prendre la mesure des difficultés croissantes des Guadeloupéens pour joindre les deux bouts en cette fin d’année. D’autant que si le Gouvernement avance, en France hexagonale, une croissance économique en hausse, ce n’est absolument pas le cas en Guadeloupe où tous les indicateurs prédisent des fermetures d’entreprises et de nombreuses pertes d’emploi dans les mois à venir. »

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