Victorin Lurel, sénateur de la Guadeloupe, passe le remaniement au crible de sa sagacité.
« Sans grande surprise, le président de la République a décidé de conclure les 100 jours de prétendu « apaisement » post réforme des retraites en reconduisant provisoirement la Première ministre à son poste et en remaniant, à la marge, le Gouvernement.
Sans changer de méthode ni de philosophie d’action, le couple exécutif profite de la période estivale pour promouvoir des fidèles voire des conseillers sans élargir sa majorité politique et en sacrifiant les membres de la société civile.
Un Gouvernement transitoire donc qui aura la tache d’assumer l’accumulation des 49-3 budgétaires de l’automne tout en poursuivant une politique qui, de toute évidence, ne sera pas plus sociale ou progressiste que celle mise en œuvre depuis 6 ans.
Concernant les Outre-mer, je note que la mise sous tutelle du ministère des outre-mer est ainsi entérinée. Une relégation qui aura eu raison du volontarisme affiché il y a un an par Jean- François Carenco qui n’a malheureusement pas pu changer la vision minimaliste de l’ambition présidentielle pour le développement de nos territoires.
Alors que de grands chantiers s’engagent dans la suite du CIOM et que l’urgence commande de renouer pleinement avec la promesse républicaine d’égalité réelle Outre-mer, je souhaite que le nouveau ministre Philippe Vigier trouve la volonté de s’appuyer sur les propositions émises par les territoires dans leur diversité pour inspirer une nouvelle politique de l’État outre-mer qui gagnerait à être plus solidaire, plus émancipatrice et moins verticale. »