Marie-Luce Penchard, ancienne ministre des Outre-mer, ancienne maire de Basse-Terre, vice-présidente du Conseil régional, a réagi elle aussi aux propos tenus par Elie Califer.
Qu’a dit le député de la Guadeloupe ? Il a interpellé l’ancienne directrice de la Haute Autorité de Santé sur la période de la crise sanitaire liée au Covid-19. C’était à l’Assemblée nationale, mardi 4 avril.
« Les hôpitaux de la mort. On a débranché des gens pour accélérer leur départ… Pas de soignants, pas d’oxygène pour soigner les patients de Guadeloupe… Un hôpital qui n’a pas de moyens ne peut que tuer », a-t-il dit.
Il est à relever qu’Elie Califer était président de la Fédération de Guadeloupe de 2016 à 2022, donc pendant la période de crise sanitaire au cours de laquelle il est resté muet. Les réactions n’ont pas manqué.
« De tels agissements ne sont pas dignes d’un élu de la République, et sont donc fermement
condamnés par l’ensemble du monde de la santé guadeloupéen », fustigent des représentants du monde médical.
Revenons à Marie-Luce Penchard :
« Les accusations du député Elie Califer lors de l’audition de la Haute autorité de la santé devant la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale sont extrêmement graves et ne peuvent en rester là.
Je m’étonne pour l’instant de l’absence de réaction au plus haut niveau de l’Etat, du ministère de la Santé, qui, dans un cas similaire concernant des patients d’un hôpital en France hexagonale, aurait immédiatement déclenché une enquête et les médias nationaux n’auraient pas manqué d’en faire la une de leur rédaction.
Pour moi, on ne doit pas banaliser cette affaire en l’assimilant à un simple dérapage verbal d’un député.
Les Guadeloupéens que nous sommes, comme tout les citoyens français, ont le droit de savoir ce qui s’est réellement passé sur la base d’une enquête indépendante par respect pour toutes les familles qui ont perdu un proche lors de la pandémie mais aussi par respect pour les médecins et le personnel hospitalier qui ont fait de leur mieux pour sauver des vies.
Chacun doit assumer ses responsabilités y compris le parlementaire qui doit apporter les preuves de ses accusations graves devant les juridictions compétentes après de tels propos.
S’il n’est pas en mesure de le faire, il doit en assumer les conséquences.
La confiance vis-à-vis de ceux qui nous gouvernent passe par l’obligation de rétablir les faits et la vérité.
On doit, en ces temps de doute, chercher à rétablir la confiance au lieu de chercher à détruire. »