Après 16 jours de discussions serrées, deux propositions retôquées, le NFP semble s’être accordé sur un nom pour Matignon et le poste convoité de Premier ministre : Lucie Castets. « La gauche, quelle nullité. Ça fait deux semaines, on n’est pas foutus de donner un nom pour Matignon », déplorait l’ex-Insoumis François Ruffin. Il est possible que la volonté de « trêve politique », évoquée par Emmanuel Macron qui doit prendre la parole dans un instant, ait précipité les choses.
Qui est Lucie Castets ? Elle est présentée dans un communiqué du NFP comme « une haute fonctionnaire », « issue du monde associatif », « contre la réforme des retraites à 64 ans » « engagée dans la lutte contre la fraude fiscale et la criminalité financière. »
Quoique son profil Wikipédia ait été « effacé il y a 24 heures », Lucie Castets a 37 ans, engagé dans le monde associatif, est diplômée de Sciences Po et de la London School of Economics. Elle est ancienne élève de l’Ecole Nationale d’administration (ENA). Elle a décroché son premier poste à la direction générale du Trésor avant de rejoindre Tracfin, la cellule antiblanchiment de Bercy. Actuellement, elle occupe les fonctions de directrice des finances et des achats à la ville de Paris.
Elle a été opposée sur toutes les politiques publiques engagées par le gouvernement sortant (et les précédents).
Les observateurs avancent que l’idée au NFP, après bien des atermoiements, aurait été « de sortir un nom maintenant, à cette heure-ci, juste avant l’intervention d’Emmanuel Macron ce soir. »
« Le principe d’Emmanuel Macron, c’est de dire que personne (…) n’a de majorité, même une majorité relative suffisante, pour gouverner. C’est un peu gonflé, puisque lui-même avait une majorité relative lors de la précédente législature », introduit Émilie Zapalskin communicante et fondatrice de l’agence Émilie Conseil sur France Info.
« Pas sûr que cela change réellement les choses à l’heure actuelle », donc, selon la spécialiste, pour qui il est toutefois « important pour le Nouveau Front populaire de se positionner enfin ». Avant de nuancer : « J’ai l’impression qu’il y a un timing un peu déceptif. Ça aurait été sur l’élan du résultat des élections législatives, ça leur aurait donné une puissance un peu plus forte. Là, ils arrivent un petit peu après la bataille. »
S’il choisit de la nommer, Emmanuel Macron aura à faire à une forte tête en conseil des ministres… et ailleurs.