Politique. Le gouvernement Bayrou : « C’est du pareil au même ! », affirment les fédérations PS antillaises

Le Guadeloupéen Olivier Nicolas et la Martiniquaise Béatrice Bellay, secrétaires nationaux du PS pour les Outre-mer, premiers secrétaires fédéraux dans leurs départements, ont réagi à la publication du gouvernement de François Bayrou et donné leur point de vue sur la nomination de Manuel Valls, ministre d’Etat en charge des Outre-mer.

« Aboutissement d’un bien mauvais conte de Noël, le Gouvernement Bayrou annoncé ce lundi est en réalité l’énième épisode de la chronique d’une Macronie décidée à se maintenir au pouvoir quoi qu’il en coûte jusqu’en 2027, sans changement de cap ni de méthode. Et ce, en dépit des votes sanction des électrices et des électeurs en juin dernier aux européennes, puis en juillet aux législatives.

Comme on dit dans notre beau créole : « Menm bèt, menm pwèl » (« c’est du pareil au même »).

De Michel Barnier à François Bayrou, au mépris de la démocratie, cette volonté délibérée de continuité saute aux yeux avec le maintien ou le retour en recyclage de figures engagées aux côtés du président de la République, dont plusieurs ministres ou anciens ministres des gouvernements nommés depuis 2017 comme Elisabeth Borne, Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu, Amélie de Montchalin, Aurore Bergé ou encore Agnès Pannier-Runacher.

De Michel Barnier à François Bayrou, une autre constante : la soumission immédiate à l’extrême-droite que traduit la mise à l’écart de Xavier Bertrand, pressenti au ministère de la Justice, à la demande du Rassemblement national en échange d’une non-censure immédiate.

De Michel Barnier à François Bayrou, enfin, une même dérive vers la droite avec l’attribution des portefeuilles de la Justice à Gérald Darmanin et de l’Intérieur à Bruno Retailleau, deux ministres marqués à droite dont il faut craindre une concurrence en termes de penchants répressifs et sécuritaires.

Une nouvelle fois, les appels à un changement de cap lancés en responsabilité par trois des quatre composantes du Nouveau Front Populaire (PS, PCF et Les Ecologistes) soucieuses de respecter l’aspiration au changement des Françaises et des Français ont été rejetés.

En guise « d’ouverture », le Premier ministre a simplement renoué avec les débauchages individuels d’anciens socialistes devenus minoritaires dans leur famille politique qu’ils ont quittée parfois dès 2017, voire en s’en éloignant terriblement comme Manuel Valls.

Ce dernier, désormais ministre des Outre-mer, va hériter de dossiers lourds et explosifs : les secours et la reconstruction à Mayotte, la crise Calédonienne ou encore la vie chère dans les tous les territoires. Sans oublier un projet de budget 2025 qui portait encore, malgré la résistance de nos parlementaires, des réductions de crédits inacceptables pour des territoires en crises multiples.

Ministre de l’Intérieur de 2012 à 2014, Premier ministre de 2014 à 2016, Manuel Valls ne découvrira aucune de ces problématiques. Nommé ministre d’Etat, numéro 3 de la hiérarchie gouvernementale, macroniste dès 2017, il a choisi d’apparaître comme un poids lourd du Gouvernement et, dès lors, de porter sur ses épaules les immenses attentes des citoyennes et des citoyens des Pays des Océans.

Au regard des urgences, il ne bénéficiera ni de round d’observation, ni d’état de grâce. Mais il pourrait surtout devoir faire face à des élus et à des populations désabusés et, pire, convaincus que les mêmes causes produisant les mêmes effets, une nouvelle censure abrégera la durée de vie de ce Gouvernement Barnier 2 dirigé par François Bayrou… »

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