Politique. La crise du logement Outre-mer inquiète Victorin Lurel

« Le rapport sur le logement outre-mer est un plaidoyer pour un changement de culture des pouvoirs publics », affirme Victorin Lurel, sénateur de la Guadeloupe dans un communiqué.

« Après plusieurs mois d’intense travail et plus de 43 heures d’auditions cumulées, j’ai présenté, avec mes collègues Micheline Jacques et Guillaume Gontard et au nom de la Délégation sénatoriale aux outre-mer, un conséquent rapport sur la crise du logement dans les outre-mer », explique le sénateur.

Il se veut critique sur le sujet : « Depuis maintenant plusieurs années, les professionnels du secteur et les acteurs sociaux tirent la sonnette d’alarme, les rapports s’empilent, les lois et les plans se succèdent et s’accumulent et pourtant tout semble dysfonctionner :
– l’objectif visé de construction de 10 000 logements neufs par an n’a pas été atteint et des milliers de nos concitoyens recherchent désespérément à se loger ;
– les problèmes majeurs de l’habitat informel et insalubre persistent et la dignité des personnes est tous les jours mise en cause ;
– l’habitat social continue de se dégrader, les centres-villes dépérissent et l’ascenseur du parcours résidentiel s’est enrayé. »

« En d’autres termes, moins on en faisait, plus on prétendait le contraire.

« Face à l’urgence de la situation, l’objectif de ce rapport est de proposer aux pouvoirs publics un panel de mesures à même de refonder les cadres d’action de la politique du logement, d’assurer un accès des populations à un habitat décent, abordable et diversifié et faire de l’habitat ultramarin un modèle d’adaptation capable de répondre aux nouveaux défis de la politique du logement », poursuit-il.

Concernant la partie financière et budgétaire sur laquelle le sénateur s’est investi, il fait un constat c’est celui de « l’assèchement drastique et continu des financements publics en faveur du logement outre-mer » qui « est allé de pair avec le déploiement d’une frénésie communicationnelle autour de plans nationaux prétendument salvateurs. »

On reconnait la plume acerbe de Victorin Lurel dans la suite.
« En d’autres termes, s’exclame-t-il, moins on en faisait, plus on prétendait le contraire. Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
–  La LBU est en continuelle érosion : traduction concrète d’un désengagement massif des pouvoirs publics. De 270 millions d’euros sur 2010-2014, les crédits sont aujourd’hui passés à 220 millions d’euros. Pour la Guadeloupe ce sont 44 millions d’euros en moins tous les ans !
–  Alors qu’en 2012, le volume global de constructions et de réhabilitations s’établissait ainsi à 14 138, nous sommes tombés à seulement 8 100 en 2020.
–  Le financement d’opérations d’accession sociale à la propriété est lui aussi en forte baisse, passant de 571 en 2011 à seulement 59 opérations en 2019 avec une rupture profonde de financement de l’Etat à compter de 2018. »

Plus que jamais, il est temps d’adopter une approche territorialisée, concertée
et organiser un pilotage au plus près
des acteurs locaux. »

« Tout l’enjeu de ce rapport était de dépasser les postulats trop souvent assénés par les pouvoirs publics pour déceler les véritables causes de cet échec patent de la politique du logement outre-mer. »

De ce travail, Victorin Lurel a tiré trois conclusions.

Tout d’abord que la spirale d’effondrement des crédits de la LBU doit cesser.

Ensuite, qu’au poncif désormais éculé sur le « manque d’ingénierie des collectivités » pour expliquer la sous-exécution des crédits de LBU, il a préféré pointer le manque d’accompagnement et d’ingénierie de l’État.

Enfin que le pilotage et la gestion des crédits en faveur du logement souffrent d’une trop grande opacité.

« Face à ce manque de volontarisme manifeste des pouvoirs publics en faveur du logement outre-mer, fustige l’homme politique, ce rapport plaide, d’une part, pour une intensification et une meilleure mobilisation des financements et, d’autre part, pour une véritable territorialisation de la politique du logement. »

Et de conclure : « J’en appelle ainsi à un changement de culture des autorités gestionnaires de cette politique pour abandonner la logique comptable qui conduit à l’échec. Plus que jamais, il est temps d’adopter une approche territorialisée, concertée et organiser un pilotage au plus près des acteurs locaux. »

« J’encourage chacun à lire ce rapport instructif et audacieux et incite les pouvoirs publics à mettre en œuvre, dans les meilleurs délais, ces mesures afin d’en finir avec les rustines qui, au final, ne font que reproduire les erreurs du passé. » Sera-t-il entendu ?

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