Echange à l’Assemblée nationale, mardi 12 juillet 2022. Le député Jiovanny William, de la Martinique, a fait sa première intervention publique dans l’Hémicycle. II s’est adressé au ministre délégué, chargé des Outre-mer, Jean-François Carenco.
Il a rappelé que cela fait dix ans que le problème des sargasses empoisonne, chaque année, les Guadeloupéens et les Martiniquais, entraînant d’importants dommages matériels et des problèmes de santé liés à l’émanation de gaz plus ou moins toxiques.
Il a dit aussi son scepticisme quand à l’intérêt du Plan sargasses 2, « organisé dans une concertation relative avec les élus locaux, les professionnels de la mer et les professionnels du tourisme. » Plan qui ne répond pas aux attentes des populations.
Qu’a-t-il dit encore ? Que des sommes dérisoires étaient débloquées par l’Etat pour faire face aux sargasses, notamment par les ramassages dont s’acquittent des collectivités sans fonds. Et lancé que « nos compatriotes n’accepteront pas un second scandale sanitaire. »
Le débat est ouvert pour savoir s’il faisait allusion à la chlordécone, scandale sanitaire avéré, ou à la crise sanitaire qui, compte tenu des moyens mis en œuvre par l’Etat et les collectivités de Guadeloupe et de Martinique pour y faire face est plus un exploit — ils naviguaient à vue — qu’un scandale.
Mais, il est de bon ton en ce moment d’accuser l’Etat et les élus de toutes les turpitudes. Démagogie ? Sûrement un peu. En oubliant que l’on est soi-même un élu…
La réponse de Jean-François Carenco ? Il a remis les pendules à l’heure : « Le gouvernement a pris l’ampleur de ce phénomène et de l’impact sur la biodiversité, sur le tourisme, le cadre de vie et surtout, maintenant, des effets des émanations de gaz sur la santé. »
Il a rappelé que, dans le cadre du Plan sargasses 2, l’Etat met 36 millions pour le dossier sargasses, dont 6 millions pour des études.
Jean-François Carenco a confirmé sa venue aux Antilles la semaine prochaine.
André-Jean VIDAL
