Les socialistes ont choisi l’union des gauches impulsée par Jean-Luc Mélenchon, de la France Insoumise, comprenant les écologistes, les communistes… et les socialistes.
Quand on demande son positionnement à Olivier Nicolas, Premier secrétaire fédéral du PS en Guadeloupe et secrétaire national aux Outre-mer, il est sur cette ligne. Avec pragmatisme.
Cependant, des voix s’élèvent dans le parti pour dire qu’il ne faut pas : François Hollande veut une réunion du conseil national du Parti socialiste, souverain. D’autres menacent de quitter le PS, comme Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre.
Il est vrai que la plupart des socialistes parisiens ont toujours traité très mal Jean-Luc Mélenchon, dont ils ont toujours craint les envolées et le leadership, le côté rugueux à outrance. Penser qu’il pourrait devenir le leader de l’opposition, voire le Premier ministre de la France leur fait mal au ventre. D’autant qu’ils sont eux… des has been. On comprend que les jeunes socialistes aient envie d’autre chose… faute de mieux.
Voici les dernières informations connues.
La France insoumise et le Parti socialiste se sont rencontrés mercredi 4 mai dans le cadre de la préparation des prochaines élections législatives.
« Nous avons convenu des points d’accords suivants dans la continuité des échanges ayant déjà eu lieu depuis deux semaines entre nos deux formations », expose un communiqué.
« 1) Nous voulons faire élire des député·es dans une majorité de circonscriptions, pour empêcher Emmanuel Macron de poursuivre sa politique injuste et brutale (RSA sous condition de travail gratuit et retraite à 65 ans) et battre l’extrême droite. Les 12 et 19 juin, par leurs votes, nous proposons aux Françaises et aux Français de mettre en place un large rassemblement s’appuyant sur les résultats de l’élection présidentielle, ouvrant la voie à une majorité à l’Assemblée nationale. Dans cette perspective, conformément à la tradition républicaine, le Premier ministre serait issu du plus grand groupe à l’Assemblée, soit Jean-Luc Mélenchon.
2) Pour le permettre, nous souhaitons fédérer sur la base d’un programme ambitieux, toutes les forces qui le partagent, en respectant leur pluralité et leur autonomie.
Pour la clarté, nous souhaitons le faire autour d’une bannière commune « Nouvelle union populaire écologique et sociale », pour faire vivre la pluralité, nous construirons un parlement de campagne rassemblant les forces politiques et des personnalités du monde syndical, associatif, culturel, intellectuel. La majorité que nous voulons constituer reposera sur des groupes parlementaires de chacune des composantes et se dotera d’un intergroupe pour compléter et poursuivre après l’élection ce travail commun.
3) Nous partageons des objectifs programmatiques communs qui constitueront la base d’un programme partagé de gouvernement de plusieurs centaines de propositions.
Nous défendrons notamment :
- La revalorisation du SMIC à 1 400 euros net et l’organisation d’uneconférence sociale sur les salaires, la formation, les conditions de travailet les retraites
- La création d’une allocation d’autonomie jeunesse et une garantiedignité
- Le droit à la retraite à 60 ans pour toutes et tous avec une attentionparticulière pour les carrières longues, discontinues et les métierspénibles
- Le blocage des prix des produits de 1ère nécessité
- Le renforcement et la généralisation de la représentation des salariésdans les conseils d’administration
- L’abrogation de la loi El Khomri, des contre-réformes du code du travailet de l’assurance chômage et la lutte contre l’ubérisation du travail avec la présomption de salariat pour les travailleuses et travailleurs des plateformes
- L’affirmation d’un impératif de justice écologique, qui se décline à travers une démarche de planification, pilotée par de nouveaux indicateurs de progrès humain ainsi que la règle verte
- La fin de la monarchie présidentielle avec la 6e République et le référendum d’initiative citoyenne, et un nouveau rôle pour les collectivités locales et les mouvements sociaux, syndicaux et associatifs
- Le développement des services publics, le refus de leur privatisation ou de leur ouverture à la concurrence, la création d’un service public de la petite enfance et de l’accompagnement du grand âge
- L’imposition de l’égalité salariale, consacrer 1 milliard d’euros à la lutte contre les violences faites aux femmes, allonger la durée du congé parental, et en particulier du congé paternité
- La mise en place d’une fiscalité plus juste avec notamment le rétablissement de l’ISF et l’abrogation de la flat tax
- L’abrogation des lois séparatisme et sécurité globale qui portent atteinte à nos libertés individuelles
- La défense de la République laïque et universaliste, la protection de la liberté de conscience et d’expression, une action résolue contre le racisme, l’antisémitisme et toute forme de discrimination et le combat contre les communautarismes et l’usage politique des religions
- L’égalité réelle dans les territoires ultramarins, le droit à l’eau et la mise en avant des Outre-Mers comme les avant-postes de la bifurcation écologique et solidaire
- L’adoption d’un bouclier logement afin de limiter la part des revenus consacrée à se loger, notamment par l’encadrement des loyers à la baisse sur tout le territoire et la production de logements sociaux
- 1 % du PIB dédié à la culture, des budgets alloués sur cinq ans, sur tout le territoire national, afin de donner une nouvelle ambition aux politiques culturelles
- La reconstruction d’une école globale pour l’égalité et l’émancipation, avec la revalorisation et le recrutement des personnels, l’école du zéro décrocheur, la suppression de la réforme du bac et de Parcoursup, la mobilisation contre le harcèlement scolaire
- L’allongement de l’espérance de vie en bonne santé et la réduction des inégalités : la garantie de l’accès aux soins, le développement des actions de prévention, la lutte contre les déserts médicaux
- L’ouverture de nouveaux droits comme celui du droit de choisir sa fin de vie
4) Sur les questions européennes et internationales :
La France insoumise, héritière du non de gauche au Traité constitutionnel européen en 2005, et le Parti socialiste, attaché à la construction européenne et à ses acquis dont il est un acteur clé, ont des histoires différentes avec la construction européenne. Mais nous partageons un objectif commun : mettre fin au cours libéral et productiviste de l’Union européenne et construire un nouveau projet au service de la bifurcation écologique et solidaire.
Si certaines règles européennes sont des points d’appui, chacun constate aujourd’hui à quel point d’autres, et non des moindres, sont en décalage avec les impératifs de l’urgence écologique et sociale. À l’occasion de la crise sanitaire, certaines règles budgétaires et sur la concurrence ont été suspendues. Une brèche a été ouverte dans laquelle nous devons nous engouffrer pour obtenir des changements de grande ampleur.
Du fait de nos histoires, nous parlons de désobéir pour les uns, de déroger de manière transitoire pour les autres, mais nous visons le même objectif : être en capacité d’appliquer pleinement le programme partagé de gouvernement et respecter ainsi le mandat que nous auront donné les Français.La mise en œuvre de notre programme partagé conduira nécessairement à des tensions, à constater des contradictions. Il nous faudra dépasser ces blocages et être prêts à ne pas respecter certaines règles, tout en travaillant à les transformer, en particulier les règles économiques, sociales et budgétaires comme le pacte de la croissance, le droit à la concurrence, les orientations productivistes et néolibérales de lz Politique agricole commune, etc.
Nous ne serons ni les premiers ni les derniers à le faire, en France comme en Europe (Espagne sur les prix de l’énergie, Allemagne sur la mise en concurrence des entreprises de l’eau potable, Portugal sur les aspects économiques et budgétaires, etc.). Nous le ferons dans le respect de l’État de droit et en combattant fermement les attaques contre les libertés fondamentales des gouvernements d’extrême droite hongrois et polonais.
Pays fondateur de l’Union européenne, la France assumera ses responsabilités dans ce cadre. Le gouvernement que nous formerons pour cette législature ne pourra avoir pour politique la sortie de l’Union, ni sa désagrégation, ni la fin de la monnaie unique. Notre objectif sera d’entraîner d’autres États avec nous afin de contribuer en tant que gouvernement à réorienter les politiques européennes et à modifier durablement les règles et traités européens incompatibles avec notre ambition sociale et écologique légitimée par le peuple.
Enfin, dans un contexte international de tensions et de guerre sur le continent européen et face aux atrocités décidées par Vladimir Poutine, nous défendons la souveraineté et la liberté de l’Ukraine. Par ailleurs, nous continuons à travailler nos convergences pour trouver les voies et moyens afin de rétablir la paix et préserver l’intégrité territoriale de tous les pays. Nous devrons entamer des coopérations altermondialistes pour agir pour un monde qui respecte les droits humains, la démocratie et la lutte contre le dérèglement climatique.
5) Le Parti socialiste tiendra, dans les prochaines heures, un Conseil national pour ratifier cet accord.
Nous sonnons l’heure de la mobilisation pour les élections législatives et nous tiendrons un événement commun de lancement ce samedi 7 mai. »