A l’issue de la visite de Manuel Valls en Martinique, des critiques se sont élevées pour dénoncer le ton du ministre d’Etat, ministre des Outre-mer. En effet, celui-ci a dit aux martiniquais (comme aux Guadeloupéens) de se prendre en main et de ne pas attendre que l’Etat fasse tout à la place de leurs élus. Ça n’a pas plu dans certains milieux où le yaka fokon prend souvent le pas sur le faire. Dans sa réaction, Serge Letchimy remet les pendules à l’heure : discussion et dignité.
Le ministre d’Etat et des Outre-mer, Manuel Valls, a clôturé, mercredi 19 mars 2025, un déplacement de 3 jours en Martinique. Dans le cadre de cette visite, il a
été reçu à la Collectivité Territoriale et sur plusieurs sites par les élus et les acteurs du développement économique et social martiniquais, de manière cordiale et respectueuse dans une volonté de co-construction, sans soumission ni concession.
Il était légitime pour les Martiniquais et leurs représentants, d’attendre de la part du ministre des Outre-mer, des réponses précises, concrètes et fermes qui
engagent l’Etat, principal détenteur des leviers utiles, à la mise en place d’une véritable transformation économique : pouvoir fiscal, outils législatifs, réglementaires et principales réglementations administratives.
Hors de toute logique d’assistanat et dans le cadre d’un rapport respectueux des prérogatives de chacun, nous attendons donc de l’Etat des réponses aux
nombreux sujets évoqués notamment : la lutte contre la vie chère, le défi de l’autonomie alimentaire, le retour des forces vives et l’accompagnement social du
plus grand nombre.
Il ne s’agit en aucune manière d’attendre de l’Etat un paternalisme quelconque, mais de sortir de la logique d’une égalité à minima, d’un mal développement
structurel et d’un désengagement constaté notamment en ce qui concerne la responsabilité de l’Etat dans la prise en charge des Aides Individuelles Sociales (APA, PCH et RSA), où les compensations effectuées restent en deçà de 150 millions d’euros des dépenses réelles de la Collectivité chaque année.
Nous prenons acte de l’engagement du ministre à répondre aux problématiques posées et aux enjeux présentés et assumerons en toute conscience et responsabilité, quelles que soient les réponses, le travail que nous avons commencé il y a de cela plus de 3 ans, de manière rigoureuse et en bonne intelligence, pour faire avancer notre pays, la Martinique. Nous assumons.