POLITIQUE. Harry Durimel : « Le régime de restrictions commence à porter ses fruits »

Harry Durimel a présenté son bilan.

Pointe-à-Pitre, ville en faillite. La nouvelle équipe municipale, conduite par Harry Durimel, a pris le problème à bras-le-corps. Avec le soutien de l’Etat et de Cap Excellence.

Comment se portent les finances de Pointe-à-Pitre après deux ans de gestion Durimel ?

Depuis deux ans, nous avons entrepris notre trajectoire de redressement avec l’aide de l’État, qui a conclu avec la ville de Pointe-à-Pitre un contrat COROM, contrat de redressement Outre-mer, qui prévoit une aide logistique avec l’appui d’un expert financier et une subvention exceptionnelle d’environ 1 million d’euros qui a été bonifiée à 1,2 million l’année dernière et qui cette année, pour récompenser en quelque sorte la rigueur qu’on met en œuvre, a été bonifiée à 1,7 million cette année.
Et donc, fort d’un de cette aide et des restrictions que nous nous imposons puisque nous nous laissons la moitié de nos indemnités et que les Pointois qui se voyaient imposer la pauvreté, la faillite avérée de la ville à notre arrivée aux affaires, voient le bout du tunnel Nous prenons sur nous pour engager des actions pour redresser la ville. Ce régime de restrictions commence à porter ses fruits.

Les premiers résultats sont encourageants !
Les Pointois ne se sont pas serré la ceinture pour rien. Aujourd’hui, on voit poindre les premiers résultats, nous avons fait mieux que ce qu’escomptait la Chambre régionale des comptes au 31 décembre 2021 puisqu’on a atteint 39 millions de déficit au lieu des 47 millions qui étaient programmés. Si tout se passe bien, dans deux mois, au 31 décembre 2022, nous devrions pouvoir annoncer un déficit réduit à hauteur de 20 millions d’euros. Ce qui représente déjà plus du tiers de ce que nous avons trouvé en arrivant.
Les pointois souffrent mais ces souffrances sont infligées par le pillage qui a été orchestré de cette ville pendant la précédente mandature et nous ne pouvons rien y faire.
Tout ce que nous pouvons faire, c’est d’éviter d’augmenter les impôts, de réduire les dépenses, d’arrêter le gaspillage et d’optimiser nos actifs.

Céder des résidences
à la SIG pour trouver des fonds

Comment trouver les finances qui vous manquent, en dehors des fonds d’Etat ?
Nous avons des ensembles immobiliers qui méritent d’être démolis ou réhabilités. Il s’agit de la résidence Louisy-Mathieu, des résidences Georges-Roux et Mortenol et de la résidence Bergevin qui est située en face du hall Paul chonchon. Ce sont des bâtiments qui ont traversé près de 60 années depuis leur construction et qui ne sont plus aux normes sismiques, qui ne sont plus aux normes sanitaires et la ville pourrait être poursuivie comme marchand de sommeil si on ne faisait rien pour réhabiliter ces logements.
Nous ne pouvons pas le faire en raison de notre situation financière et, n’ayant pas accès à des financements auxquels peuvent accéder les bailleurs sociaux, nous allons céder ces biens à la SIG puisque, depuis une année et demie, nous négocions et nous sommes parvenus à un prix qui permettrait, s’il est versé à la ville dans les premiers mois de l’année 2023, de sortir du déficit à la fin de l’exercice 2023 et d’entreprendre un renouvellement du parc immobilier de Pointe-à-Pitre, en faisant de nouvelles constructions, avec de nouveaux standings, en permettant de reloger les habitants qui étaient dans ces quartiers défavorisés et leur donner un nouvel horizon dans une ville qui deviendrait à nouveau prospère.

Quels sont les projets en cours ? Pouvez-vous reprendre les investissements ?

Pour le moment, nous n’avons pas de capacité d’autofinancement et nous sommes endettés pour jusqu’en 2043 auprès des banques, donc ce n’est que si nous retrouvons une capacité d’autofinancement, ce qui semble se pointer à l’horizon de fin 2023, que nous pouvons reprendre des investissements. Pour le moment, nous avons pu obtenir un concours financier de l’Agence française de développement, l’AFD qui nous a permis d’achever un bâtiment qui était à l’abandon puisque, là aussi, les entreprises qui avaient contracté avec la ville n’ont pas été payés et certaines ont fait faillite. Avec l’aide de l’État et de l’AFD, nous avons pu reprendre ce chantier et cette maison de quartier qui va être occupée par la Caisse générale de Sécurité Sociale et par une association qui vient au secours des majeurs protégés. Elles vont occuper ces bâtiments et nous payer des loyers pour nous permettre de rembourser le prêt que nous a accordé l’AFD.

Les grands travaux reprennent

Il faut compter sou à sou !

Oui, c’est une gestion stricte, rigoureuse. Je suis animé de mon volontarisme, de mon engagement de militant écologiste, de ma rigueur de juriste, d’avocat et de l’amour, la passion, qui m’animent pour Pointe-à-Pitre.
Fort de cette triple force qui, associent le cartésianisme, le volontarisme et la passion, le cœur et la raison, nous parviendrons à redresser Pointe-à-Pitre et entamer un certain nombre de projets. Nous ne restons pas pour autant immobiles et avec Cap excellence, nous avons pu trouver un porteur de projets qui va reconstruire sur le site de la Renaissance un ciné-théâtre qui va permettre aux Pointois, à nouveau, d’aller au cinéma en 2024.
Quant à la place de la Victoire, qui est un lieu mythique dont on attend beaucoup, avec l’aide de l’État qui va requalifier et réparer la sous-préfecture, nous allons l’intégrer dans le projet de réhabilitation de tout ce qui se fait autour de la place de la Victoire. Nous allons requalifier la place de la Victoire et la réaménager, lui donner un nouveau look.
La Clinique Saint Nicolas a trouvé un acquéreur qui est en liaison avec nous. Pas loin, en face du Palais de justice qui est situé à la place Camille-Desmoulins, on va implanter un quartier d’affaires. Avocats, experts-comptables, commerçants et autres trouveront des espaces alloués pour redynamiser le quartier sud-est. Un quartier qui était pratiquement oublié.

Certains quartiers méritent de grands travaux d’assainissement. Pourrez-vous les faire ?

Nous avons pu obtenir, dans les quartiers de Carénage et Cour Zamia, avec l’aide de la Région, la réfection des ruelles Zamia. Nous allons curer le canal qui permet l’écoulement des eaux de Grand-fonds et pouvoir maîtriser les inondations qui se produisent dans ces quartiers-là. L’opération de résorption de l’habitat insalubre qui avait été enclenchée par l’ancienne majorité et qui n’a pas été menée à bien là encore par des errements à la fois de gestion et des errements financiers, nous allons avec la mener avec la Semag et avec l’État, redéfinir les opérations à mener pour que cette zone qui est indigne de la Guadeloupe, indigne de la République française, soit réhabilité et que les citoyens de ce quartier-là ne soient plus abandonnés. Mais aussi qu’on puisse lutter contre la prostitution et tous les trafics qui trouvent un terrain favorable dans cette zone négligée et oubliée par l’ancienne municipalité.

Vous montrez un optimisme remarquable !
Mais oui, c’est un maire plutôt optimiste qui vous parle aujourd’hui. Un maire qui, après 27 mois de mandature, un peu plus de 2 ans, voit déjà poindre les premières lueurs du redressement et de la redynamisation de Pointe-à-Pitre.

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