Que pèse Jean-Marie Hubert ? Est-ce la question ? Le maire de Port-Louis, premier vice-président du Conseil régional, pèse un certain poids politique. Mais, si Guy Losbar lui a rendu visite ce vendredi, c’est pour parler chantiers. Pour voir si ceux qui sont lancés avancent, si ceux qui vont être lancés connaissent des difficultés dans leur phase d’étude.
La commune de Port-Louis, même si elle sort du rouge, comme s’en est flatté Jean-Marie Hubert, a toujours des finances fragiles. Pour mener à bien certains projets structurants, développer sa commune, le maire a besoin de soutiens. Soutiens financiers de l’Etat sans doute, mais surtout soutiens financiers des collectivités que sont la Région et le Département.
Que veut Jean-Marie Hubert ? Des sous et qu’on appuie ses dossiers quand ils sont freinés.
Premier volet, le collège, qui n’a pas de réfectoire — les plats pour les enfants viennent de Petit-Canal… et la cantine est payée par la commune alors que le collège est géré par le Département. Le collège qui n’a pas de plateau sportif digne de ce nom. Le collège qui est, comme l’essentiel de ses installations annexes, sur des terres qui sont du foncier communal alors que c’est le Département qui devrait les avoir en compte.
Pour l’euro symbolique, ces terres peuvent être cédées au Département. Plus tard, ailleurs, on demandera au Département de céder du foncier à la commune. C’est courant. Il s’agit d’être rationnel.
A tout, le réfectoire, la piste en tartan, la cession des terres, le président Guy Losbar dit Amen.
Comme il dira Amen à l’achat d’une collection de livres pour la Médiathèque, la réfection d’un kiosque endommagé par Fiona. La culture n’a pas de prix.
UN PORT D’AVENIR
Port-Louis a un petit port polyvalent, pêche et loisirs. Superbement placé, parce qu’ouvert sur la Caraïbe, sur les îles au nord, anglophones, où il y a un désir de Guadeloupe quand on a des sous au soleil, ce petit port départemental mérite d’être aménagé. C’est le propos de Jean-Marie Hubert qui a un ami à lui qui habite Antigua qui lui a dit qu’il y a une carte à jouer. Un atout, sans doute.
Ce port bénéficiera d’une capitainerie, d’un espace pour les associations de marins-pêcheurs, d’autres espaces. Un endroit où ravauder les filets, faire des petites réparations, etc.
Le port, qui a une machine à glace (ouverte généralement quand les marins-pêcheurs sont déjà partis à la pêche… mais on va l’automatiser) et une sanisette (toujours utile dans un lieu de grand passage), va être amélioré dans l’optique d’une manifestation nautique du mois d’avril 2023. Et ce qui aura été fait, dragage, entre autres, déroctage aussi…sera pérenne. Ce qui permettra d’accueillir les gens des îles du nord, avec leurs bateaux.
Quelle est cette manifestation nautique qui agite Jean-Marie Hubert et son conseil municipal certains que c’est une chance à saisir pour être connus à l’extérieur ? Et ils ont sûrement raison de penser qu’une transatlantique en voilier dénommée Port-Louis-la Rochelle, effectuée en Classe 40, pour laquelle il y a déjà trente-six inscriptions, n’est pas opportunité à négliger.
Qu’est-ce qui coince ? Les baleines. Quid ? Les baleines, a dit la DEAL, administration d’Etat, passent dans la zone au moment où les travaux seront entrepris (fin du mois de novembre). Donc, il faut une dérogation. Et pour éviter ce dossier complexe qui risque de prendre du temps, la DEAL a dit : faites les travaux en juin ! Après la transat ! Marrant.
En fait pas si amusant, plutôt ridicule.
DES FREINS QU’IL FAUT FAIRE SAUTER
« Souvent, quand nous avons des projets qui impliquent cette administration, les dossiers n’avancent pas… », dira Jean-Marie Hubert. Qui donnent ainsi raison à ceux qui pensent qu’à force… Bref, le sous-préfet de Pointe-à-Pitre et la Grande-Terre, Bruno André, qui est un fonctionnaire intelligent, « a décidé de faire une réunion pour que les choses avancent », révèle Jean Dartron, vice-président du Conseil départemental, président de la commission des ports départementaux qui accompagne Guy Losbar.
Pour ce qui est de ces dossiers portuaires (il y a aussi une emprise, quelques hectares de terre derrière le port, qui pourraient être complétés par des cessions de terres du département pour faire un port à sec), le président Guy Losbar dit encore Amen.
Jean-Marie Hubert :
De quoi ont-ils parlé ensuite ? De foncier, la commune ayant fait faire un recensement de terres du département qui lui seraient utiles pour le développement de projets. Là encore, et c’est Blaise Mornal, vice-président du Département qui a cet aspect politico-économique en charge, il faut avancer. Une commission Département-Commune sera installée pour les rétrocessions de terres, mais aussi pour inciter les occupants de parcelles sans titre à régulariser leur situation, explique Blaise Mornal qui accompagne Guy Losbar.
L’ENGAGEMENT, C’EST SACRÉ
Avant de clore cette réunion de travail dense et constructive, le président Guy Losbar a tenu à redire sa méthode de travail. Il vient, il a vu ses équipes auparavant, écouté les élus sur place, pris des engagements fermes… et il reviendra pour vérifier si les chantiers ouverts avancent, si les chantiers avancés sont achevés.
Guy Losbar :
La délégation s’est enfin rendue au port pour constater de visu ce qu’il faut faire pour donner à Port-Louis — donc à la Guadeloupe — un beau port de pêche, de loisirs, accueillant des passagers. Guy Losbar a redit son intérêt car il considère que les ports de Sainte-Rose et Port-Louis sont importants pour la Guadeloupe et méritent toute l’attention qu’on peut apporter à leur développement.
André-Jean VIDAL