Politique. Franck Baptiste remporte la mairie de Sainte-Anne

Franck Baptiste : 19 suffrages, Lydia Faro Couriol : 14. Deux conseillers municipaux ont voté blanc.

Sitôt Christian Baptiste élu député, Franck Baptiste, son frère, quatrième adjoint, a manifesté son intention de lui succéder. Ou plutôt de devenir le prochain maire de Sainte-Anne. En politique depuis longtemps, actif dans les quartiers et le landernau politique, il se prévalait de son ancienneté et de son expérience. C’était son tour.

Leur père avait eu un (assez) beau parcours politique, son frère avait occupé toutes les fonctions : conseiller général, conseiller régional, conseiller communautaire, maire, maintenant député. Il y a des faims qu’il faut satisfaire.

On peut imaginer les discussions sans fin entre les deux hommes. Mais, Franck Baptiste avait une longueur d’avance : il est délégué général du FARDS, le micro-parti de Christian Baptiste. Et quand on occupe cette fonction, même avec l’onction d’un maire actif sur place mais le plus souvent ailleurs depuis son élection de député…

Pourtant, Christian Baptiste présentait à tout le monde Lydia Faro Couriol, première adjointe, comme son successeur naturel. On annonçait même qu’après l’avoir désignée lors d’un convent de la FARDS, tout était joué, il n’y avait pas à revenir sur cette volonté « unanime »• 

Le sourire contraint, Franck Baptiste, à côté de son frère Christian, applaudissait ce choix.

Tout semblait revenu dans l’ordre des choses et le calme précédait une tempête. Car, mis devant le fait accompli, Franck Baptiste retrouvait un regain d’envie. Il faisait le tour des élus tandis que Christian Baptiste était à Paris — pour participer aux réunions de travail avec le gouvernement et le chef de lEtat sur les grands dossiers et le statut — et préparait son coup d’éclat (ne parlons pas de coup d’Etat).

Qui trop embrasse mal étreint

Ce samedi 10 septembre, tôt, les élus se sont réunis dans la salle du conseil de la mairie de Sainte-Anne. Les portes étaient bien gardées, la circulation aux abords de la mairie interdite pour que les débats se passent bien. Un petit public et l’entrée des protagonistes de cette comédie à suspense.

Deux candidats : Lydia Faro Couriol, Franck Baptiste.

Mise aux voix, surprise, stupeur, sourires entendus. Le vote était retransmis en direct, passait sur les réseaux sociaux. Commentaire : scandale à Sainte-Anne.

Il n’y a pas de scandale : la politique est ainsi faite que jusqu’au dernier souffle il peut se passer quelque chose. Et si l’on a vu des pères (et mères) faire la courte échelle à leur fils (filles) pour continuer la lignée…

Christian Baptiste qui n’était plus que maire de Sainte-Anne il y a un an, s’il a raté la campagne des régionales ne trouvant place sur aucune liste susceptible de l’emporter, a parfaitement réussi sa réélection de maire, son combat de conseiller départemental en rassemblant au-delà de sa famille sans tergiversation, faisant tomber une ministre, trouvé entretemps une place au sein de la communauté d’agglomération La Riviera du Levant — pas celle qu’il voulait et que certains lui avaient promises avant de choisir Cédric Cornet dans un bel ensemble mais de chef de fie de l’opposition active — et la députation a été une sorte d’apothéose de deux années de campagnes tout azimut.

Sauf qu’en étant partout à la fois, et surtout à Paris, on ne peut éviter les gaffes : Christian Baptiste a peut-être un problème à Sainte-Anne. On ne lui gardera pas la place au chaud. Il devra se poser, réfléchir.

A moins que tout ceci ne soit une comédie bien montée.

André-Jean VIDAL

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