Politique. Emmanuel Macron vient d’écrire aux Français

Il y a trois jours, les résultats des élections législatives anticipées impliquaient une sévère défaite pour les partis soutiens du président de la République, Emmanuel Macron, en ce sens qu’ils ne disposait pas d’une majorité absolue (dans la précédente mandature il n’avait qu’une majorité très relative). Aujourd’hui, le chef de l’Etat se fend d’une lettre aux Français pour expliquer qu’il va prendre son temps pour désigner un Premier ministre.

Au soir du second tour des élections législatives, Jean-Luc Mélenchon, qui ne détient aucun mandat électif et préside une association, La France Insoumise, assimilée à un parti politique, a proclamé qu’avec 78 élus son mouvement avait remporté les élections.

Il s’appuyait pour affirmer ceci sur les résultats globaux d’une coalition regroupant, outre LFI, les socialistes (sauf 2) et les Ecologiste-EELV.  En tout 146 sièges, soir deux de moins que les soutiens du président (Renaissance, Horizons, UDI), 148 sièges. Notons que le Rassemblement national et les Ciottistes affichent 143 députés.

Dans un courrier plutôt sec, Olivier Faure, secrétaire général du Parti socialiste, a sommé le chef de l’Etat de nommer tout de suite un Premier ministre, lui par exemple.

Bref, outre Jean-Luc Mélenchon (LFI), d’autres postulants Premiers ministres se sont déclarés : Mathilde Panot (LFI), Manuel Bompard (LFI), Olivier Faure (PS), François Hollande (PS), Raphaël Glucksmann (PS), François Ruffin (en rupture de ban LFI), Clémence Guetté (LFI), Clémentine Autain (en rupture de ban LFI), Boris Vallaud (PS), Bernard Cazeneuve (PS), etc.

Le chef de l’Etat a tout son temps pour nommer un Premier ministre.

L’article 8 de la Constitution indique que « le président nomme le Premier ministre ». C’est tout. Rien n’indique que le Premier ministre doit être issu de l’Assemblée nationale ni qu’il doit être député de la coalition ou du groupe majoritaire. 

En fait, c’est Emmanuel Macron, quelles que soient les menaces (des Lfistes parlent de donner l’assaut à Matignon…) qui a les cartes en mains.

Depuis Washington, où il participe à un sommet de chefs d’Etats, il s’est fendu d’un courrier aux Français pour dire des choses.

« Chères Françaises, chers Français,

Les 30 juin et 7 juillet derniers, vous vous êtes rendus aux urnes en nombre pour choisir vos députés. Je salue cette mobilisation, signe de la vitalité de notre République dont nous pouvons, me semble-t-il, tirer quelques conclusions.

D’abord, il existe dans le pays un besoin d’expression démocratique. Ensuite, si l’extrême-droite est arrivée en tête au premier tour avec près de 11 millions de voix, vous avez clairement refusé qu’elle accède au Gouvernement. Enfin, personne ne l’a emporté. Aucune force politique n’obtient seule une majorité suffisante et les blocs ou coalitions qui ressortent de ces élections sont tous minoritaires. Divisées au premier tour, unies par les désistements réciproques au second, élues grâce aux voix des électeurs de leurs anciens adversaires, seules les forces républicaines représentent une majorité absolue. La nature de ces élections, marquées par une demande claire de changement et de partage du pouvoir, les oblige à bâtir un large rassemblement.

Président de la République, je suis à la fois protecteur de l’intérêt supérieur de la Nation et garant des institutions et du respect de votre choix.

C’est à ce titre que je demande à l’ensemble des forces politiques se reconnaissant dans les institutions républicaines, l’État de droit, le parlementarisme, une orientation européenne et la défense de l’indépendance française, d’engager un dialogue sincère et loyal pour bâtir une majorité solide, nécessairement plurielle, pour le pays. Les idées et les programmes avant les postes et les personnalités : ce rassemblement devra se construire autour de quelques grands principes pour le pays, de valeurs républicaines claires et partagées, d’un projet pragmatique et lisible et prendre en compte les préoccupations que vous avez exprimées au moment des élections. Elle devra garantir la plus grande stabilité institutionnelle possible. Elle rassemblera des femmes et des hommes qui, dans la tradition de la Ve République, placent leur pays au-dessus de leur parti, la Nation au-dessus de leur ambition. Ce que les Français ont choisi par les urnes – le front républicain, les forces politiques doivent le concrétiser par leurs actes.

C’est à la lumière de ces principes que je déciderai de la nomination du Premier ministre. Cela suppose de laisser un peu de temps aux forces politiques pour bâtir ces compromis avec sérénité et respect de chacun. D’ici là, le Gouvernement actuel continuera d’exercer ses responsabilités puis sera en charge des affaires courantes comme le veut la tradition républicaine.

Plaçons notre espérance dans la capacité de nos responsables politiques à faire preuve de sens de la concorde et de l’apaisement dans votre intérêt et dans celui du pays. Notre pays doit pouvoir faire vivre, comme le font tant de nos voisins européens, cet esprit de dépassement que j’ai toujours appelé de mes vœux.

Votre vote impose à tous d’être à la hauteur du moment. De travailler ensemble.

Dimanche dernier, vous avez appelé à l’invention d’une nouvelle culture politique française. Pour vous, j’y veillerai. En votre nom, j’en serai le garant.

En confiance. Emmanuel MACRON. »

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