« Ce vote m’oblige pour les années à venir » a dit Emmanuel Macron au Champ de Mars, premier discours du chef de l’Etat qui s’est succédé à lui-même dimanche 24 avril.
Discours que les observateurs ont qualifié de convenu. Remerciement à ceux qui ont voté pour lui, à ceux qui n’ont pas voté pour lui et ont fait passer en message qui ne peut pas le laisser insensible.
Il sait que la moitié des gens qui ont voté pour lui l’ont fait par rejet de Marine Le Pen. Mais il convient du moins dans le discours de se montrer consensuel, de dire que demain ne sera pas comme aujourd’hui et encore moins comme hier. C’est qu’il y a les législatives à venir.
Le quinquennat, a-t-il dit, sera placé sous le signe de l’écologie. Il demande là un blanc-seing ou à tout le moins les suffrages des Français qui ont une sensibilité écologiste pour qu’is votent en faveur de ses candidats. Mais, comme l’ont fait remarquer des intervenants sur les médias nationaux, « il nous avait fait le même coup en 2017. »
Désormais, lançait une militante de La France Insoumise, « on a évité le danger de l’extrême-droite, maintenant il faut éviter le danger Emmanuel Macron en votant pour des députés France Insoumise. »
Déjà, les partisans d’Emmanuel Macron mettent un bémol quant à une éventuelle ouverture politique : « Emmanuel Macron a gagné parce qu’il a la fibre écologique; Il n’avait pas besoin de la mettre en avant pour recueillir les voix écologiques. », « Emmanuel Macron a gagné parce que son programme parlait à tous les Français… ». Exit le soutien des écologistes, le soutien des partis de gauche… De là à dire qu’il n’avait pas besoin des appareils de partis qui ont appelé à voter pour lui… ou pour ses partisans pour élire des députés macronistes.
Si la gauche et les écologistes semblent décidés à aller aux législatives sous leurs étiquettes respectives, à droite il n’en est pas de même. Déjà, Les Républicains de Valérie Pécresse se divisent, certains souhaitant aller au combat derrière Eric Ciotti ou d’autres politiques, d’autres ralliant Emmanuel Macron, pour, sans doute, sauver des sièges à l’Assemblée nationale.
La question que l’on ne pose pas encore et qu’il faut se poser : le président de la République prononcera-t-il tout de suite la dissolution de l’Assemblée nationale, pour provoquer des élections législatives très vite… Avant que les partis ne puissent se préparer et préparer des candidats ? Il peut le faire. La logique dit qu’il doit le faire. Il devrait le faire…
André-Jean VIDAL