Politique. Elie Califer s’inquiète du projet de loi sur l’assurance chômage pas adapté aux Outre-mer

Depuis lundi 3 octobre, l’Assemblée nationale examine le projet de loi portant mesures d’urgence
relatives au fonctionnement du marché du travail en vue du plein emploi dont l’article 1er vise à attribuer au Gouvernement, du 1er novembre 2022 au 31 décembre 2023, le pouvoir de prendre par décret toute mesure relative à l’assurance chômage, en dérogation des pouvoirs attribués en la matière aux partenaires sociaux. Le député de Guadeloupe Elie Califer réagit.

« Pouvant mettre en péril l’équilibre social de nos territoires ultramarins, il m’est, avec mes collègues
socialistes, paru important de m’opposer à cet article en défendant deux amendements : le premier
(amendement 39) visait à rendre cet article inapplicable dans les collectivités territoriales mentionnées aux articles 73 et 74 de la Constitution tandis que le second (amendement 65) visait, le cas échéant, à obliger le Gouvernement à prévoir des règles spécifiques au bénéfice de ces mêmes territoires.


Tous deux ont été rejetés au profit d’un amendement (amendement 265) dont la rédaction a été estimée moins injonctive par le rapporteur.

Si cette rédaction moins injonctive est certes favorable au Gouvernement, celle-ci ne doit pour autant
pas lui faire oublier la prégnance des autres maux qui contribuent à faire grimper le chômage dans nos
territoires. Il est bien évidemment toujours louable de chercher à lutter contre le chômage ; mais comment espérer parvenir à d’heureux résultats si cette quête ne prend elle-même pas en compte l’illettrisme dont le taux avoisine les 30 % en Guadeloupe, en Martinique et à la Réunion ?


Comment parvenir à d’heureux résultats si cette quête ne prend elle-même pas en compte le décrochage scolaire dont le taux est de 9 % en Guyane contre 5,5 % en France hexagonale ?

Comment parvenir à d’heureux résultats si cette quête ne prend elle-même pas compte les difficultés de transport que nos concitoyens ultramarins rencontrent ?

La réalité est telle : le chômage ultramarin présente une autre architecture que le chômage hexagonal.
Son appréhension nécessite presque qu’un cousu-main. Je reste donc vigilant quant au décret qui sera adopté dans le cadre de l’assurance chômage. »

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