La Martinique reconfinée, des voix s’élèvent pour dire leur étonnement devant cette mesure spécifique. En effet, la Martinique est le seul Département d’Outre-mer reconfiné. Des chefs d’entreprises ont crié qu’on voulait leur mort économique. Pourtant, depuis vendredi 31 octobre, la Martinique est en phase de reconfinement. Celui-ci étant officiellement effectif depuis ce week-end, malgré quelques réajustements en cours… Les Martiniquais n’ont pas apprécié et le font savoir. Mais, le préfet Stanislas Cazelles est droit dans ses bottes et les forces de l’ordre font fermer les établissements non indispensables à la vie quotidienne des Martiniquais.
« Nous ne pouvons croire à lasurprise (des autorités qui ont décidé le confinement, NDLR) quand les chiffres et le monde médical avertissent le préfet depuis quelques semaines sur l’aggravation de la situation »,relève Béatrice Bellay, première secrétaire fédérale de la Fédération socialiste de Martinique dans un communiqué publié le 2 novembre.
Si ce parti politique comprend que la situation impose une série de mesures pour tenter de freiner l’accélération constatée ces dernières semaines de la montée des cas de Covid-19 en Martinique, il retient qu’on aurait pu ne pas aller si vite. Ou alors prendre des mesures plus contraignantes depuis une dizaine de jours, avant que l’on soit contraint de recourir au grands moyens.
La Fédération de Martinique regrette « la saignée faite à la culture lorsque les librairies et bibliothèques sont amenées à fermer… »Et puis, il y a les artistes « dont on sait pertinemment que l’absence de solutions innovantes et de justes, rapides, aides financières les conduits à un inexorable glissement vers la précarité. »
« Ces pratiques gouvernementales brusques doivent cesser ! »
Béatrice Bellay, première secrétaire fédérale de la Fédération socialiste de Martinique
Béatrice Bellay pense que cette façon de brusquer les Martiniquais est contre-productive en ce sens qu’elle peut difficilement avoir leur agrément sans une tendance à rouspéter qui ne peut que s’affirmer. Ainsi, comme elle le souligne, « un grand nombre de citoyens(ont) des postures et position de rupture civique. »
Elle souligne, et c’est aussi visible sur les réseaux sociaux en Guadeloupe et en Guyane, « des comportements de déni, portés par une sphère complotiste virtuelle active(qui) se multiplient. Ils sont dangereux pour la sécurité sanitaire à laquelle, néanmoins, nous participons à une presque totale unanimité. Nul ne peut en douter. »
André-Jean VIDAL