Politique. CIOM : les socialistes dénoncent le manque de solutions concrètes pour les maux des Outre-mer

Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Nicolas, secrétaire national aux Outre-mer, Béatrice Bellay, secrétaire nationale à l’Égalité réelle ont réagi après la réunion du Comité interministériel pour les Outre-mer (CIOM). Le ton est acerbe.

« Dans la triste continuité de la vision comptable des Outre-mer, à l’œuvre depuis 2017, rythmée par des plans de communication fumeux qui vont des Assises des Outre-mer à la « Trajectoire 5.0 » en passant par le « Réflexe Outre- mer » et un « Livre bleu » que tout le monde a oublié, le Gouvernement empile à nouveau les mesurettes pour répondre aux inégalités systémiques qui sévissent dans les Outre-mer.

Les 72 points de la feuille de route du Comité interministériel des Outre-mer réuni enfin ce mardi 18 juillet après plusieurs reports, témoignent hélas de l’absence de volonté du président de la République d’exiger du Gouvernement qu’il s’attaque aux causes structurelles des maux de ces territoires.

Les crises du logement, de l’eau potable et de l’assainissement, la vie chère, la pollution des sols des Antilles, les services publics défaillants, nourrissent depuis des années des rapports alarmants d’institutions nationales et internationales appelant l’État à des « plans Marshall » et à engager une vraie politique de rattrapage. Pourtant, en réponse à la dégradation constante des conditions de vie des Français des Outre-mer, au creusement des inégalités et à la montée de la violence et de l’insécurité, le Gouvernement continue de n’offrir aucune perspective de changement de méthode ou d’approche.

La réforme de l’octroi de mer, d’ailleurs renvoyée à 2025-2027, l’augmentation — bienvenue mais souvent insuffisante — de quelques enveloppes budgétaires qui ont parfois du mal à être consommées, ou la satisfaction donnée ça et là à quelques demandes d’élus ultramarins, ne peuvent tenir lieu de solutions concrètes et pérennes à ces territoires pénalisés par une impuissance publique grandissante qui nourrit l’abstentionnisme et les votes à l’extrême droite.

Les socialistes déplorent une nouvelle fois l’abandon délibéré par Emmanuel Macron de la loi « égalité réelle Outre-mer » promulguée en février 2017, sous le quinquennat de François Hollande, qui inscrivait sur 20 ans l’action concertée de l’État et des collectivités locales pour permettre un développement économique servant un objectif déterminé de lutte contre les inégalités qui sévissent dans des territoires où vivent 2,6 millions de Français.

Déjà 6 ans de perdu et, pour l’heure, aucun espoir de sursaut. »

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