Le député Christian Baptiste s’est entretenu avec le ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet. Lors de cet échange, il a eu l’opportunité de recevoir la lettre de cadrage, un document crucial qui met en lumière la situation budgétaire actuelle des Outre-mer.
Les éléments révélés dans cette lettre sont préoccupants, notamment la baisse de 300 millions d’euros des crédits alloués aux Outre-mer dans le budget 2024, ainsi que l’impact significatif sur des secteurs essentiels. Il tient à souligner que ce désengagement de l’État « est inacceptable et met en péril le développement et la sécurité de nos territoires. »
« J’al rencontré ce jour le ministre des Outre-mer pour analyser la lettre de plafond de dépenses, auxquelles j’ai eu accès grâce à mes prérogatives de rapporteur spécial du budget.
Ces documents révèlent une baisse brutale des crédits alloués aux Outre-mer, de l’ordre de 300 millions d’euros par rapport au budget 2024 dont 200 millions d’euros concernent les collectivités territoriales. Ces coupes budgétaires touchent également des secteurs essentiels tels que l’aménagement du territoire ou encore le Plan Séisme tandis que le programme d’aide aux entreprises bénéficie d’une augmentation de 100 millions de crédits.
En clair, l’État se désengage, au risque de compromettre la sécurité et le développement de nos territoires.
Ce désengagement est inacceptable. Les Outre-mer, qui souffrent déjà d’inégalités structurelles profondes, ne peuvent être la première cible des politiques d’austérité. Et pour causes, l’État a une responsabilité claire : garantir l’égalité réelle et la justice sociale, et fournir aux populations ultramarines les moyens de construire un avenir digne.
Aujourd’hui, réduire les crédits dans des domaines aussi stratégiques, c’est abandonner nos territoires à une précarité accrue, là où des investissements massifs sont nécessaires pour renforcer les infrastructures, les services publics et la résilience de nos collectivités.
Lors de cet échange, nous avons également abordé la question de la vie chère, une problématique qui étouffe le quotidien de nos concitoyens, et pour laquelle je dédierai une part importante d’un rapport à venir.
Les monopoles de la grande distribution continuent de maintenir des prix exorbitants, aggravant les inégalités et freinant le développement économique local. Ces situations de monopoles doivent cesser. L’État doit intervenir pour rétablir une concurrence saine et garantir un accès équitable aux produits de première nécessité. Car, redonner du pouvoir d’achat à nos familles les plus modestes est une priorité, et cela passe nécessairement par la fin des rentes abusives qui écrasent nos marchés.
Le ministre des Outre-mer a reconnu l’impact négatif de certaines de ces réductions budgétaires et s’est engagé à soutenir des amendements visant à rétablir une partie des crédits. C’est un premier pas, mais il est loin d’être suffisant. Comme rapporteur spécial du budget Outre-mer, je suis pleinement mobilisé pour que l’État tienne l’ensemble de ses engagements envers nos territoires et mette fin à cette gestion comptable qui ignore les réalités humaines et sociales des Outre-mer. Ces territoires ne peuvent plus et ne doivent plus être marginalisés, ni traités comme des annexes de la République. »