Le député de la Guadeloupe, Christian Baptiste, a réagi au discours de politique générale de Michel Barnier, Premier ministre.
« Dès le départ, nous avions perçu la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre comme une illustration d’une politique de continuité, ancrée dans une alliance macroniste de droite.
La déclaration de politique générale qui a suivi n’a fait que confirmer cette analyse, témoignant d’une volonté manifeste de maintenir le cap plutôt que d’opérer les changements que les Français ont clairement exprimés par leur vote. Ils se sont massivement mobilisés pour un changement que nous n’observons toujours pas. Cette contradiction est non seulement frustrante, mais elle trahit les espoirs d’un peuple en quête d’une réelle transformation.
En ce qui concerne le contenu du discours, il est inadmissible qu’une justice fiscale soit traitée comme une mesure exceptionnelle. La justice fiscale doit être la norme, un impératif moral, et non un privilège accordé à quelques-uns.
Quant à la question des Outre-mer, elle a été abordée sans véritable engagement concret. Le Premier ministre a promis d’ouvrir un dialogue avec les parlementaires et d’être à l’écoute, mais qu’en est-il des courriers et des demandes légitimes des élus ultramarins concernant la nomination du ministre des Outre-mer ? Comment peut-on
prôner le dialogue tout en ignorant les préoccupations profondes de nos territoires, notamment avec l’envoi des CRS en Martinique, qui témoigne d’une réponse inadaptée aux attentes de la population ?
Chaque gouvernement a fait la même promesse : celle de placer les questions des Outre-mer au cœur de ses priorités. Pourtant, chaque fois, ces enjeux sont relégués au second plan, comme si nos territoires n’étaient qu’une simple annotation dans le grand livre de la politique nationale. C’est inacceptable.
Dans le cadre de la mission Outre-mer et de mon rapport, je m’engage à faire de la défense des intérêts ultramarins une priorité indiscutable. Il est temps que les Outre-mer ne soient plus les oubliés de la République, qu’ils ne soient plus le dernier chapitre d’un récit dont ils sont pourtant les protagonistes. La question de la vie chère doit être résolue immédiatement, avec des solutions tangibles et efficaces.
Il est grand temps de cesser de recevoir des promesses vides et de passer à l’action. Les citoyens des territoires dits d’Outre-mer méritent des réponses concrètes et un engagement sincère. Notre peuple exige des actes, pas seulement des mots. »