Politique. Chlordécone : Serge Letchimy demande à Emmanuel Macron de lever la prescription

Serge Letchimy a interpelé le président de la République Emmanuel Macron sur les risques d’un recul historique dans le dossier de l’empoisonnement à la chlordécone. Il lui demande d’interférer dans le dossier judiciaire…

Dans un courrier officiel daté du 6 décembre au président de la République, Emmanuel Macron, le président du Conseil exécutif de Martinique, Serge Letchimy, interpelle le chef de l’Etat sur les risques d’un non-lieu dans le dossier pénal sur l’empoisonnement à la chlordécone des Martiniquais et Guadeloupéens.

Le président Letchimy y dénonce notamment les risques d’impunité et de déni de justice que constituerait le non-lieu dans ce dossier qui impacte pourtant et de manière durable plus de 95% des Martiniquais et des Guadeloupéens.

« L’empoisonnement à la chlordécone dépasse le cadre d’une décision de justice, mais relève de l’espoir et des attentes de deux peuples blessés par l’inconsistance avec lesquelles leur intégrité et leur dignité ont été bafouées depuis maintenant près de trente ans », écrit-il.

Le rapport de la commission d’enquête sur l’utilisation du chlordécone et du paraquat, présidée par Serge Lerchimy, en 2019, qui avait clairement identifié les responsabilités publiques et privées, met notamment en lumière les carences de l’Etat dans la délivrance des autorisations d’utilisation de ces pesticides et dans les prolongations accordées entre 1972 et 1993. 

« Les populations ne sauraient se satisfaire de cette situation qui piétinerait la vérité, absoudrait les coupables et mépriserait les victimes. L’empoisonnement à la chlordécone fait partie de ces affaires, complexes et longues, mêlant responsabilités publiques et privées, recherche de la vérité et quête de la nécessaire réparation », poursuit le politique.

C’est à ce titre que le président Letchimy demande au président de la République d’agir pour la levée de la prescription sur ces faits et pour trouver une issue à ce scandale sanitaire et environnemental.

« Ce serait un nouveau pas décisif dans le nécessaire processus de réparation qui permettra à nos populations de concevoir enfin l’entrée dans une ère post-chlordécone », conclut-il.

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