Politique. Chlordécone dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale : la responsabilité de l’Etat est votée

Ce jeudi, c’est la niche parlementaire du groupe socialiste et apparentés de l’Assemblée nationale : c’est surtout le moment de l’examen en séance de la proposition de loi portée par Elie Califer, député de la Guadeloupe, demandant la reconnaissance de la responsabilité de l’Etat et l’indemnisation des victimes du Chlordécone. Texte voté. Qui va suivre son cours.

Christian Baptiste, député de la Guadeloupe, après Olivier Serva, a pris la parole en hémicycle pour défendre la proposition de loi de son collègue Elie Califer visant à faire reconnaître la responsabilité de l’État et exiger l’indemnisation des victimes de la chlordécone. 

A  la « part » de responsabilité revendiquée par le gouvernement, ces élus répondent que l’État est pleinement et entièrement responsable du scandale de la chlordécone dans les Antilles. Pour rappel , la contamination peut durer jusqu’à 700 ans et concerne + de 90% de la population adulte en Martinique et Guadeloupe. 

Leur demande est donc simple : l’État doit garantir la dépollution des terres ainsi qu’une indemnisation des victimes.

A l’issue des débats, le texte a été voté. Christian Baptiste a immédiatement réagi.

« Aujourd’hui, à l’occasion de la niche parlementaire du Parti Socialiste, la proposition de loi sur le Chlordécone, portée par mon distingué collègue Elie Califer et co-signée par moi-même, a été adoptée avec succès, marquant une avancée historique sur le sujet à l’Assemblée Nationale.

Dans une déclaration résolue, il m’est apparu important de rappeler que l’affaire du Chlordécone transcendait le cadre d’une simple affaire judiciaire pour devenir un cri national, un signal d’alarme auquel nous ne pouvions nous permettre d’ignorer.

En effet, à titre personnel, je considère que les non-lieux prononcés dans cette affaire ne sont pas des verdicts d’innocence, mais des subterfuges procéduraux, des détours pour éviter de confronter une réalité poignante. À cet effet, j’ai donc invité mes collègues à transcender les artifices juridiques et à affronter la dure vérité qui résonne au cœur de notre nation.

La proposition de loi porté par le Collègue Elie Califer n’est pas une simple mise à jour législative, mais bien une réponse audacieuse qui va au-delà des solutions temporaires actuelles. Elle vise à instaurer des mesures substantielles et authentiques pour les victimes du chlordécone, là où le “Plan chlordécone” du gouvernement peine à apporter des réponses satisfaisantes aux victimes tant sur le plan de la justice que de la santé.

Mon vote sur cette proposition n’était donc pas un simple acte législatif, mais une déclaration audacieuse : je ne tolérerai pas l’injustice, et je refuse catégoriquement de me cacher derrière des procédures désuètes. Il s’agissait d’un appel à l’action immédiate, à la justice concrète, et à la restitution de la dignité volée à nos concitoyens.

Aujourd’hui, je célèbre cette victoire en affirmant avec fierté que notre soutien actif à la proposition de loi a contribué à notre engagement ferme envers la justice et à la reconnaissance des besoins des victimes. J’ai pour espoir qu’à l’avenir l’affaire du chlordécone ne sera plus traitée avec des demi-mesures, mais avec des solutions résolument plus ambitieuses.

Enfin, je tiens à exprimer ma reconnaissance envers mon collègue Elie Califer pour son leadership éclairé dans cette lutte, ainsi qu’à tous les parlementaires qui ont embrassé cette démarche audacieuse, abandonnant les demi-mesures pour adopter des solutions ambitieuses et véritablement significatives face aux conséquences de la Chlordécone. »

Olivier Serva, député de la Guadeloupe : «En ce moment même, nous sommes en train d’examiner dans l’hémicycle la proposition de loi du collègue Elie Califer visant à reconnaître la responsabilité de l’Etat et à indemniser les victimes du chlordécone.

« Je remercie d’ailleurs Elie Califer, au même titre que les associations d’aide aux victimes du chlordécone, pour ce travail colossal.

L’heure n’est plus à la minimisation de la responsabilité de l’Etat qui a autorisé et laissé faire l’empoisonnement de nos populations et destruction de notre environnement. Nous comptons les morts dont la majorité déshonore la mémoire en voulant détricoter le texte.

La République Française doit s’engager, sans faux-semblants, sur le «chemin de la réparation» et c’est pour cela que nous avons fait front pour que ce texte soit voté. »

Max Mathiasin, député de la Guadeloupe : « J’ai défendu dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale la proposition de loi dont je suis cosignataire visant à reconnaître la responsabilité de l’État et à indemniser les victimes du chlordécone.

Je me réjouis de l’adoption à l’unanimité de ce texte d’une grande ambition, après de rudes échanges avec la minorité présidentielle et la ministre déléguée aux Outre-mer. »

Eric Jalton, maire des Abymes, président de Cap Excellence : «

Le texte porté par Elie Calier, député de la Guadeloupe, tendant à la reconnaissance de la « responsabilité de la République Française dans les préjudices sanitaires, écologiques et économiques causés par l’utilisation de la chlordécone », en Guadeloupe et à la Martinique vient d’être adopté à l’Assemblée Nationale.

Je m’en réjouis et adresse mes félicitations à Elie Califer qui a su vaincre la résistance des députés «Renaissance» à faire acte de justice, et rassembler. Après le non lieu de 2023, cette reconnaissance est une étape importante et une première victoire pour la Martinique, la Guadeloupe et tous ceux qui se battent depuis de longues années pour que les victimes soient indemnisées et nos terres dépolluées

Cette reconnaissance n’épuise pas le sujet mais nous rapproche incontestablement de l’objectif.

Croisons maintenant les doigts pour que le vote du Sénat confirme cette responsabilité et ouvre définitivement la voie à la réparation et à la pénalisation de toute action qui causerait directement des dommages étendus, irréversibles et irréparables à notre écosystème

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