« Dès ce jeudi 19 janvier, je serai à Paris aux côtés des organisations syndicales et des forces politiques présentes pour manifester mon opposition radicale à la réforme des retraites portée par le Gouvernement. » C’est Victorin Lurel, ancien ministre, ancien président de Région, sénateur, qui s’exprime ainsi.
Il argumente : « Au-delà du recul de l’âge légal de départ qui frappera d’abord les plus précaires et de l’obstination du pouvoir à ne pas prendre véritablement en compte la pénibilité de certains métiers, je suis profondément choqué d’apprendre que le Gouvernement compte également revenir sur les avancées de la loi Égalité réelle pour le minimum vieillesse (ASPA) dans les Outre-mer.
Pour rappel, l’ASPA est une allocation sociale récupérable par l’État après le décès de l’allocataire au moment de sa succession. C’est ainsi l’une des raisons principales pour lesquelles les personnes âgées, même dans la précarité, ne demandent pas à bénéficier de cette allocation afin de ne pas léser leurs héritiers.
De haute lutte, j’avais proposé et obtenu en 2017 un relèvement du seuil de recouvrement à 100 000 euros dans les départements d’Outre-mer. Une mesure fondamentale selon moi pour éviter les écueils du renoncement au bénéfice du minimum vieillesse dans nos territoires.
Aujourd’hui, le Gouvernement propose de supprimer cette disposition inscrite dans la loi et de renvoyer cela à un décret, rédigé de manière opaque par des officines parisiennes.
Je refuse de lâcher la proie pour l’ombre : je demande au gouvernement de renoncer à ce projet et lui suggère au contraire de faire la promotion de ce dispositif dérogatoire auprès des populations concernées. »