Elie Califer, député de la Guadeloupe, a interpellé l’ancienne directrice de la Haute Autorité de Santé sur la période de la crise sanitaire liée au Covid-19. C’était à l’Assemblée nationale, mardi 4 avril.
« Les hôpitaux de la mort. On a débranché des gens pour accélérer leur départ… Pas de soignants, pas d’oxygène pour soigner les patients de Guadeloupe… Un hôpital qui n’a pas de moyens ne peut que tuer », a-t-il dit.
Il est à relever qu’Elie Califer était président de la Fédération de Guadeloupe de 2016 à 2022, donc pendant la période de crise sanitaire au cours de laquelle il est resté muet. Les réactions n’ont pas manqué.
« De tels agissements ne sont pas dignes d’un élu de la République, et sont donc fermement
condamnés par l’ensemble du monde de la santé guadeloupéen », fustigent des représentants du monde médical. Marie-Luce Penchard, ancienne ministre des Outre-mer, vice-présidente du Conseil régional, a aussi réagi.
Elie Califer :
« Homme de concorde, je tiens à présenter mes sincères excuses à celles et ceux qui ont pu être heurtés par un extrait des propos que j’ai tenus le mardi 4 avril lors de l’audition de la Présidente du collège de la Haute autorité de santé.
Tout au long de la crise sanitaire, j’ai salué et félicité respectueusement celles et ceux, soignants et non-soignants, qui se sont impliqués pour sauver des vies alors que les conditions de travail se révélaient particulièrement rudes.
Loin de moi la volonté d’accuser ou de diffamer tous ces personnels engagés au quotidien dans ce qui relevait de la médecine de catastrophe, en particulier entre juillet et septembre 2021. Ils ont toute mon admiration et je leur suis pleinement reconnaissant.
Mes déclarations se voulaient l’écho des incontestables manques de moyens humains et matériels au
plus fort d’une crise qui a coûté la vie à de nombreux compatriotes.
Elles se voulaient aussi le reflet de la souffrance vécue par la suite par nombre de personnels ostracisés après avoir été applaudis.
Enfin, elles voulaient résonner comme un appel adressé au Gouvernement et aux organismes de santé
publique pour mettre crument en lumière les difficultés que nos hôpitaux insulaires ont eu et ont
encore à connaître.
En tant qu’ancien président de la Fédération Hospitalière de la Guadeloupe, j’ai largement pu mesurer leur ampleur et je n’ai cessé de me mobiliser au côté des professionnels de santé pour tenter d’y répondre.
Avec humilité et esprit d’apaisement, je souhaite aujourd’hui poursuivre le travail que j’ai entrepris,
dans nos territoires comme au Parlement, pour alerter sur les difficultés que traverse notre système
de soins et y apporter des solutions concertées, adaptées et financées.
C’est ce combat que je partage avec l’ensemble de la communauté de soins et telle est mon ambition au service du péyi. »
