Autorisé par arrêté préfectoral en Guadeloupe, dans des secteurs définis, l’usage de drones par la Police nationale va se pérenniser au-delà des vacances.
La recrudescence de découverte d’armes, d’agressions, de vols à main armée, de tentatives d’homicides volontaires justifie, selon Jean-Pierre Frédéric, directeur territorial adjoint de la Police nationale de Guadeloupe, l’utilisation de drones pour une surveillance renforcée et une meilleure efficacité sur le terrain. « C’est un outil important qui révolutionne nos méthodes de travail », commente Jean-Pierre Frédéric.
En six mois, depuis janvier, 118 armes – et les munitions correspondantes – ont été saisies par les forces de l’ordre, contre 137 sur 12 mois, en 2022. Pour accompagner les équipes de la Police nationale dans leurs missions, un arrêté préfectoral autorise l’usage de drones.
« Grâce au drone, nous pourrons faire du flagrant délit. »
Jean-Pierre Frédéric, directeur territorial adjoint de la Police nationale de Guadeloupe
« Le drone est un excellent outil qui vient pallier le manque de vidéoprotection dans les municipalités, poursuit le directeur territorial adjoint de la Police nationale de Guadeloupe. L’utilisation du drone a un intérêt opérationnel évident pour le contrôle renforcé de la sécurité au quotidien des citoyens, avec des moyens modernes. Voir sans être vus est un élément déterminant dans notre mission. Grâce au drone, nous pourrons faire du flagrant délit, surprendre les auteurs d’infractions, notamment ceux qui se livrent au trafic de drogue dans les cités ! »
Les secteurs de Beauperthuy et du centre-ville de Pointe-à-Pitre, de Mare-Gaillard et de la Marina au Gosier, où des faits de délinquance sont observés régulièrement, sont particulièrement concernés par cette surveillance aérienne. Elle interviendra dans un cadre réglementaire. Le préfet doit chaque fois prendre un arrêté autorisant l’usage de drones dans un lieu et dans un temps très contraints.
Surveillance des manifestations, prévention du trafic d’armes, de stupéfiants…
« Nous sommes soumis à des restrictions dans l’utilisation du drone, prévient Jean-Pierre Frédéric. Il ne peut pas être utilisé pour filmer l’intérieur des domiciles. Il ne peut pas y avoir de captation de son, les images sont conservées pendant 7 jours, sauf cas particulier. Le citoyen a un droit d’accès aux images… ».
Mis en place pendant cette période de vacances, l’usage des drones par la Police nationale se poursuivra dans les prochains mois. Plusieurs télépilotes seront formés à cet effet en interne. Utile pour prévenir des actes de terrorisme, le drone aura en Guadeloupe un usage plus courant pour la sécurité lors des grandes manifestations sur la voie publique, la prévention des atteintes aux biens et aux personnes, la surveillance des frontières, zones sensibles du trafic de stupéfiants, d’armes…, mais aussi le secours aux personnes.