Point de vue. La coopération entre nos territoires français et avec nos amis caribéens doit être une réalité chaque jour

PAR XAVIER LEDEE*

Depuis 2007, la commune de Saint-Barthélemy est devenue une collectivité régie par l’article 74 de la constitution, et depuis 2012 elle a acquis le statut de Pays et Territoire d’outre-mer.

Ce choix nous positionne en dehors de l’Union européenne tout en restant dans la famille européenne. En effet, nos relations avec l’UE sont encadrées par la dernière décision d’association outre-mer (DAO) adoptée par le Conseil en 2021.

C’est dans ce contexte que nous exerçons la majorité de nos actions de coopération. Coopération avec les autres PTOM, tous rattachés aux Pays-Bas au sein du bassin Caribéen, mais également avec les autres PTOM français (Saint-Pierre et Miquelon, Polynésie, Calédonie, Wallis et Futuna, Terres Antarctiques et Australes françaises).

Ainsi, la collectivité de Saint-Barthélemy poursuit ses partenariats en participant à de nombreux projets de coopération soutenus par l’UE portant notamment sur :

  • la protection de la biodiversité,
  • sur l’adaptation au changement climatique,
  • sur l’innovation,
  • la transition énergétique,
  • sur la sécurité alimentaire,
  • sur la gestion de l’eau.

Durement frappé par l’ouragan Irma, notre territoire a su montrer sa résilience face aux évènements cycloniques.

Toutefois, dans le domaine de la réduction des risques de catastrophes, il reste encore du chemin à parcourir pour améliorer cette capacité de résilience. Ainsi, la collectivité a récemment signé avec l’Union européenne un programme de coopération bilatérale dans ce domaine financé au titre de la fameuse DAO.

Mais, nos actions en matière de coopération ne s’arrêtent pas aux PTOM, puisque nous sommes également partenaires de plusieurs projets Interreg, dont notamment le projet Sarg’coop qui n’est plus à présenter et le projet CaribIX qui vise à renforcer la résilience et la qualité de l’accès à internet sur les territoires insulaires.

L’une des actions les plus marquantes pour nous, en matière de coopération est notre implication aux côtés de la région Guadeloupe et de la collectivité de Guyane en tant que membre fondateur de la toute nouvelle agence caribéenne pour la cyber-sécurité qui a été officiellement créée en 2021.

En effet, dans ce domaine, nous sommes tous trop petits pour nous permettre d’avancer seuls, et la coopération entre nos territoires prend là tout son sens. C’est d’ailleurs cette approche qui a permis à l’ANSSI de soutenir cette démarche innovante à l’échelle de ce que l’on nomme les DFA départements français d’Amérique.

Je salue ici l’investissement des territoires qui se sont mobilisés pour que cette agence puisse œuvrer en faveur de la cybersécurité.

J’ajouterais également, que la coopération entre nos territoires français mais également avec nos amis caribéens doit être une réalité chaque jour. Si les programmes financés par l’UE sont une opportunité pour construire des projets ambitieux, la coopération journalière entre les agents de nos différentes collectivités est fondamentale. Chaque jour nous échangeons nos expériences sur des sujets relevant de nos compétences respectives et des priorités politiques que nous avons fixées. S’inspirer de nos voisins plus ou moins proches, est le meilleur moyen d’éviter les écueils ou de répéter les erreurs déjà commises afin d’améliorer la qualité de l’action publique que nous conduisons au quotidien.

Je me réjouis enfin du programme de cette 26e Conférence de Coopération Régionale Antilles-Guyane qui je n’en doute pas nous permettra de relever les défis qui nous sont collectivement posés aujourd’hui pour mieux anticiper notre avenir commun dans le respect des particularités de nos territoires.

*Ce discours a été prononcé par le président de la Collectivité de Saint-Barthélemy à l’ouverture des travaux de la 16e édition de la Conférence de Coopération Régionale pour les Antilles-Guyane (CCRAG)

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