Point de vue. Cyclone Chido un désastre prévisible, fruit de l’inaction et de l’abandon de l’État

PAR CHRISTIAN BAPTISTE*

Le passage du cyclone Chido sur Mayotte a causé des destructions massives et un bilan humain dramatique.

Ce désastre, loin d’être uniquement lié à la force de la nature, est avant tout la conséquence directe de l’extrême pauvreté, du mal-logement et de l’abandon systématique de ce territoire par l’État.

En tant que député et rapporteur spécial du budget Outre-mer, j’ai alerté à plusieurs reprises sur les risques majeurs liés à la précarité structurelle de Mayotte, et notamment les coupes budgétaires décidées par le gouvernement :

  • 40 millions d’euros supprimés sur le budget logement en Outre-mer, privant Mayotte de solutions pour éradiquer les bidonvilles et construire des logements dignes.
  • La suppression de 100 millions d’euros d’aides spécifiques, indispensables pour répondre aux besoins sociaux criants de l’île.
  • Une réduction de 30 % du Fonds mahorais de développement économique, social et culturel, essentiel pour soutenir les populations les plus fragiles.

Ces décisions ont amplifié la vulnérabilité de Mayotte face aux catastrophes.

Le cyclone Chido a rayé de la carte le bidonville de Kawéni, abritant 20 000 personnes, où les habitations précaires se sont littéralement effondrées.

Pourtant, la situation de Mayotte était connue :

  • 77 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, soit cinq fois plus qu’en métropole.
  • 40 % des logements sont précaires, et 29 % des habitants n’ont pas accès à l’eau courante.
  • La consommation des ménages est inférieure de 50 % à celle de l’Hexagone.

Malgré ces chiffres accablants, les gouvernements successifs ont continué à ignorer la réalité de Mayotte.

Pire, aujourd’hui, mes alertes trouvent une résonance tragique.

Cela étant dit, le cyclone Chido doit être un électrochoc. L’État doit prendre ses responsabilités et agir immédiatement pour :

  • Lancer un plan massif de reconstruction aux normes ;
  • Mettre fin aux bidonvilles et développer un habitat digne pour tous ;
  • Réinvestir dans les infrastructures sociales et économiques de Mayotte.
  • Accorder à Mayotte une place particulière pour la transition écologique et l’adaptation aux changements climatiques.

Ce drame était évitable. Il est temps d’agir pour que cette tragédie ne se répète jamais.

*Député de la Guadeloupe

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