Les Assises nationales de France Victimes se déroulent les 4 et 5 novembre à Nancy. Ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti a annoncé le déploiement de nouveaux dispositifs et une augmentation des moyens aux associations pour un meilleur accompagnement des victimes.
France Victimes, en charge du numéro national d’aide aux Victimes le 116 006 du ministère de la Justice, rassemble 130 associations pour des Assises autour du thème De l’aide à la protection. L’objectif est de réfléchir à l’évolution des politiques publiques de l’aide à la protection, aux enjeux et outils de protection des victimes, aux violences dans la famille et aux pratiques innovantes et inspirantes.
Augmentation du budget alloué aux associations
Ce jeudi, le Garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti a félicité les associations pour leur engagement, particulièrement pendant les périodes de confinement, avant de faire quelques annonces.
En complément des dispositifs existants (bureaux d’aide aux victimes au sein des tribunaux judiciaires, téléphones grave danger, bracelets anti-rapprochement…), Eric Dupond-Moretti a annoncé l’augmentation du budget de l’aide aux victimes à 40 millions d’euros contre environ 14 millions d’euros en 2014 et 32 millions en 2021, afin de financer notamment le déploiement des outils innovants pris en charge par les associations agréées de France Victimes, comme les bracelets anti-rapprochement et téléphones graves dangers.
Des unités d’accueil pédiatrique
Dans les prochaines semaines, un « guide du parcours de la victime », réalisé avec la participation de France Victimes, servira de référentiel pour l’accompagnement des victimes tout au long de leur parcours judiciaire. Il sera accompagné d’outils permettant de dupliquer les bonnes pratiques identifiées sur le territoire.
Dans ce domaine, Eric Dupond-Moretti a salué le dispositif de dépôts de plainte simplifiées à l’hôpital pour les victimes de violences conjugales mis en place par France Victimes et récompensé par le Conseil de l’Europe. Le garde des Sceaux a annoncé sa généralisation sur tout le territoire national.
Il a aussi promis le déploiement d’unités d’accueil pédiatrique « enfants en danger » avec une unité par département d’ici fin 2022, pour un accueil complet et sécurisé à l’hôpital permettant de recueillir la parole des enfants victimes dans les meilleures conditions.
Une responsabilité collective
Éric Dupond-Moretti est aussi revenu sur la nécessité de la prise en charge en urgence des victimes gravement traumatisées hors situation de crise, avec le concours des associations du réseau France Victimes, via la mise en place d’astreintes pour permettre un accueil en urgence au plus près des territoires et de manière personnalisée.
« La société évolue, a rappelé le ministre de la Justice. Elle est prête à mieux accueillir la parole des victimes, et notamment la parole des plus fragiles. Nous avons une responsabilité collective pour accompagner le mouvement de libération de la parole, y compris en dehors d’un cadre judiciaire. »