Pesticides. Cinq ONG déposent un recours contre l’Etat

Pour produire plus, les agriculteurs de France utilisent des pesticides. Les agriculteurs d’Outre-mer font la même chose. Le modèle est universel.

Parfois, les agriculteurs meurent d’avoir dispersé des pesticides qui, s’ils sont mortels pour les insectes et parasites des plantes, ne sont pas sans effets sur les humains.

En Guadeloupe et Martinique, les producteurs de bananes, production d’exportation prisée en Europe, ont utilisé un pesticide dangereux pour l’homme, la chlordécone. Quoique interdite de vente, pour écouler les stocks énormes restant dans les coopératives associatives des dérogations ont été données aux agriculteurs pour utiliser cette molécule pendant 10 ans de plus.

Aujourd’hui, les sols des Antilles françaises, là où il y avait des plantations de bananes, mais aussi les cours d’eau qui ont traversé ces zones, les eaux marines à l’embouchure de ces cours d’eau sont polluées ainsi que toute la faune qui s’y trouve.

Une instruction est en cours, depuis presque 20 ans, pour aboutir, peut-être un jour, sur un procès. Mais, ce sera le procès de l’Etat, des élus qui ont fait du lobbying pour plaire aux planteurs de bananes et préserver ce secteur économique d’importance et les emplois qu’il génère. Donc, c’est un procès qui demeure très hypothétique.

La semaine dernière, cinq ONG françaises, Pollinis, Notre Affaire à Tous, ASPAS, Anper-Tos, Biodiversité sous nos pieds, ont déposé un recours devant le tribunal administratif de Paris contre l’Etat pour protéger la biodiversité.

Elles demandent, entre autres, que le gouvernement réforme le processus d’autorisation de mise sur le marché. Pour les ONG, ce processus est obsolète, « une véritable passoire » qui permet à des produits phytosanitaires réellement dangereux de passer le cap de la procédure. Ils finissent sur le marché alors que certains sont potentiellement des tueurs d’insectes, donc des tueurs d’abeilles.

Les tests, dénoncent-ils, sont faits sur des abeilles domestiques et non sur des abeilles sauvages, un millier d’espèces différentes, qui réagissent différemment, sont plus fragiles.

Les ONG demandent, de même, que les études réglementaires avant mise sur le marché soient disponibles pour le grand public.

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