Permaculture : et si c’était mieux avant ?

Mimer la nature, respecter les cycles de pousse et l’enracinement des espèces végétales sur un terrain, la permaculture nécessite d’être en phase complète avec la nature. Selon ce code, Ullyse et Gunter, jeunes agriculteurs, exploitent un terrain géré par l’ONF, au cœur de la forêt de Matouba (Saint-Claude).

Faire le tour des parcelles d’Ullyse et de Gunter s’apparente à une randonnée. Il faut parcourir des terrains pleins d’eau, parfois sauter au-dessus d’une ravine, éviter les branches. On est bien loin de l’idée que l’on pourrait se faire d’un champ en culture, avec ses longs sillons bien droits et striés de parcelles aux limites bien visibles. Ici, rien n’est fait au hasard. Tout a une place, et c’est mère nature qui dicte les règles du jeu même si elles ne sont pas toujours très simples. Mais, Ullyse et Gunter, deux passionnés de nature, ont, avec le temps, acquis les codes pour faire surgir un petit miracle. « Notre ambition sur ces terrains est de recréer un bout de forêt tout en réussissant à produire suffisamment pour en vivre », explique Gunter. Depuis un an et demi, les deux jeunes hommes ont surtout préparé la terre de manière à ce qu’elle atteigne son rendement maximal dans les trois prochaines années. Un travail initial qui peut paraître long dans un monde où l’agriculture intensive fait office d’exemple. Mais, cette méthode permet, au final, une productivité plus homogène des parcelles.

Café Chaulet, partenaire engagé

La rencontre avec Philippe Chaulet s’est faite en plusieurs temps. Mais, une fois qu’il a pris connaissance du projet des deux agriculteurs, il a embarqué dans l’aventure sans hésiter. « La permaculture, c’est un grand mot, mais c’est exactement ce que nos anciens mettaient sous l’appellation « Jaden Kréyol ». Ce n’est rien d’autre que cela : planter en organisant les espèces végétales de ses parcelles, en cohésion avec la nature, pour les exploiter sainement et pleinement », explique le chef d’entreprise. « C’est exactement ce que nous défendons. De plus, nous sommes certains que cette manière de faire permet de magnifier l’excellence de nos produits », affirme Philippe Chaulet en désignant un plant de cacaoyer. Sur ces parcelles, en plus du maraîchage, poussent la vanille, le cacao et le café type arabica. Des produits locaux rares qui supportent mal les méthodes intensives. C’est là le cœur du programme. Leur présence prouve que l’on peut faire cohabiter l’agriculture raisonnée et l’excellence du produit, sans intrants chimiques. Ce message, les deux agriculteurs le font aussi passer lors des visites au cours desquelles ils présentent et transmettent leurs méthodes de culture.

Priscilla Romain

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