Vingt-six ans après la liquidation judiciaire de l’APE*, qui assurait la gestion de plusieurs structures en Guadeloupe, dont le centre éducatif de Saint Jean Bosco, le père Jean Hamot signe un livre-témoignage, aux éditions Nèg Mawon.
Il a célébré, ce week-end, 60 ans de sacerdoce. Aujourd’hui, aumônier au centre gérontologique Jacques Salin et à Palais royal, aux Abymes, le père Jean Hamot a été vicaire épiscopal, vicaire général de la Guadeloupe, administrateur diocésain (2008-2012) et président de l’Association pour la Protection de l’Enfance (APE). Liquidée en juillet 1997, l’association gérait plusieurs structures, dont Saint Jean Bosco, le centre d’orientation Galéan, le centre de formation Hibiscus, à Marie-Galante, la maison Notre-Dame-de-Grâce…
Rétablir certaines vérités
Dotée par l’Eglise de Guadeloupe de « biens immobiliers importants », l’APE gérait notamment le centre de jeunesse Saint Jean Bosco. Basée à Gourbeyre, la structure accueillait les jeunes en difficulté, dès le début des années 1940.
« Il fallait rétablir certaines vérités, explique Jean Hamot. Toutes les personnes qui ont été meurtries, qui ont combattu, il ne faut pas qu’elles aient l’impression que le combat était inutile, même si nous n’avons pas réussi à nous faire entendre. Quand un nouvel évêque arrive, il aurait dû écouter les sachants. À l’époque, rencontrer le conseil d’administration de l’APE aurait peut-être changé les choses ! »
Chronique d’une « faillite programmée »
Dans Hold-up judiciaire : l’affaire du centre Saint Jean Bosco, Jean Hamot revient sur la longue croisade menée tant sur le plan judiciaire que par d’anciens pensionnaires de la structure, les familles, les employés, les membres de l’APE, de l’ADIMMEC (Association de défense des intérêts moraux et matériels de l’Eglise catholique), des religieux…, pour sauver Saint Jean Bosco. Comme un seul homme, près de 20 000 personnes participent à la grande marche organisée le 16 mars 1997, par des chrétiens avec l’ADIMMEC, depuis la préfecture de Basse-Terre. Au fil des pages, Jean Hamot retrace la chronique houleuse d’une « faillite programmée ». Entre placement en redressement judiciaire, tentatives de récupération…
« Le centre Saint Jean Bosco a donné beaucoup d’hommes valables à la Guadeloupe, insiste Jean Hamot. Saint Jean Bosco n’était pas une maison de redressement ! C’était une école technique où beaucoup de familles envoyaient leurs enfants. À la fin de l’année, les chefs d’entreprise venaient recruter leurs futurs salariés à Saint Jean Bosco. Ce qui a tué le centre, c’est d’y avoir envoyé tous les repris de justice : ce n’est pas leur place ! »
Publié aux éditions Nèg Mawon, Hold-up judiciaire : l’affaire du centre Saint Jean Bosco a donné lieu à un première séance de dédicaces, le 5 août, à la libraire Cultura (Baie-Mahault).
Cécilia Larney
*APE : association pour la protection de l’enfance