C’était le Musée Schœlcher. Il faudra prendre l’habitude de le nommer Musarth. Musée d’art et d’histoire. Six ans après sa fermeture pour travaux, l’établissement qui appartient au patrimoine du Conseil départemental a rouvert ses portes ce vendredi 30 septembre 2022.
Le Musée Schœlcher a connu trois époques : celle de 1887, moment où ce musée, voulu par Victor Schœlcher, doté par lui, abondamment pourvu en collections personnelles d’objets, de l’Antiquité au XIX° siècle, a ouvert ses portes ; celle des années 2000, quand le musée a été restauré, repensé, les collections mises en valeur par une nouvelle scénographie ; enfin, celle d’une transformation.
Cette transformation a été ébauchée en 2016, avec un gros travail sur le musée d’origine, superbe bâtisse du XIXe siècle, qui a été complètement vidée, consolidée, seuls les murs étant conservés, inscrit aux Monuments historiques, mais aussi la création sur l’arrière, d’une structure moderne, en poutrelles de fer et verre.
Le résultat est surprenant, superbe
Ce vendredi, Guy Losbar, président du Conseil départemental, accompagné de François Derudder, directeur de l’action culturelle de l’Etat, Harry Durimel, maire de Pointe-à-Pitre, Michel Mado, président de la Commission Culture et Patrimoine du Département, Jean-Claude Nelson, président de la Commission Culture de la Région, Georges Brédent, Monsieur Culture de la ville de Pointe-à-Pitre, David Laporal, responsable du Musarth, c’était l’inauguration, la réouverture après six ans de travaux.
Le discours d’ouverture par Guy Losbar :
Dans son discours d’ouverture, s’il ne nie pas que Victor Schœlcher ait joué un grand rôle dans l’abolition de l’esclavage, ait permis l’édification du musée, ait enrichi la Guadeloupe de pièces de collection, certaines inestimables, Guy Losbar n’a pas manqué de dire son combat contre l’adulation dont a bénéficié le personnage. « Je combat, à titre personnel, le schœlchérisme », a-t-il lancé.
Il est vrai que Victor Schœlcher a pu être ambigüe parfois, surtout si l’on se réfère à ses discours de jeunesse. Il a tardivement été ému par le sort des esclaves. Il en a fait, alors, l’œuvre de sa vie : plaider inlassablement l’abolition de l’esclavage en un temps où cette situation de millions d’hommes était devenue insupportable et vivait ses derniers instants.
Il a sûrement, comme l’a souligné François Derudder, « hâté par son action cette abolition. »
Si le Musée Schœlcher, reste dans la nomenclature officielle, le Musarth est né d’une volonté de dépoussiérer celui-ci, de lui donner un nouveau souffle, et c’est réussi. Le ruban coupé, David Laporal a fait les honneurs des différents espaces : collections de Victor Schœlcher, mises en valeur dans des vitrines, des salles magnifiques ; collections modernes, voulues pour cette fois-ci mettre en valeur des œuvres contemporaines d’artistes locaux de grande qualité.
A côté des collections de Victor Schœlcher,
l’art contemporain a sa place
Ces dernières collections sont appelées à évoluer, le fonds d’art contemporain, achats réalisés ces vingt dernières années, étant considérable.
David Laporal présente les prochains événements au Musarth :
Sur un des murs, de phrases sont reprises, prononcées par Victor Schœlcher, qui montre l’évolution de sa pensée sur l’esclavage. Edifiant.
Poursuite de la visite : un photographe professionnel, qui a l’œil pour montrer les gens dans la vie de tous les jours, Daniel Dabriou, a suivi les chantiers, a photographié les hommes au travail, les différentes de la restauration de l’ancien musée, de la création des espaces modernes.
La partie moderne du Musarth, si elle présente des salles de collections d’œuvres contemporaines, des salles pour mieux comprendre les différentes étapes de l’esclavage, a aussi des salles d’expression spontanée, où des enfants peuvent s’immerger dans les différentes formes des arts : peinture, modelage, etc.
Un immense jeu de l’oie a fait le bonheur des adultes:
A la fin de la visite, Guy Losbar :
Ces deux prochains jours, samedi et dimanche, des animations permettront aux adultes et aux enfants de découvrir en toute liberté le Musarth.
Le programme :
