Jusqu’en février 2024, l’église de Grand-Bourg sera au cœur des attentions pour la réalisation d’un diagnostic qui déterminera son état de santé avant travaux.
Construite sur 20 ans, dans la première moitié du XIXe siècle, l’église Immaculée conception à Grand-Bourg (Marie-Galante) est inscrite aux monuments historiques depuis juillet 1979.
L’édifice situé au cœur de la ville, près de deux siècles après sa construction, a subi les outrages du temps, l’usure naturelle des matériaux, et d’autres dégradations qui nécessitent aujourd’hui un bilan complet. Certes, au fil du temps et au gré des urgences, des travaux ont été effectués ici ou là pour le maintenir en état, mais il convient aujourd’hui de lui accorder une attention soutenue pour le préserver au mieux.
« Le diagnostic nous permettra de savoir quelle direction prendre. Il est temps qu’on fasse quelque chose : plus on laisse l’édifice se détériorer, plus il sera compliqué et coûteux d’intervenir, soutient Fabrice Lancelot, adjoint au maire de Grand-Bourg, en charge du service technique. Nous savons l’intérêt de l’église pour les fidèles, la population de Grand-Bourg dans son ensemble, et les visiteurs, vu sa situation au cœur de la ville. On ne peut pas laisser un tel lieu à l’abandon ! »
Avec le soutien de la Dac
Entièrement financé par la Dac de Guadeloupe, – en concertation avec la ville de Grand-Bourg, propriétaire de l’édifice, l’Association pour la sauvegarde du patrimoine religieux, présidée par Jean-Philippe Ledreck et le Père Vincent de Paul, curé de la paroisse -, un diagnostic sanitaire complet de l’église de Grand-Bourg a été lancé pour une durée de 4 mois.
« Tout le monde est conscient de la nécessité d’effectuer des travaux : il y a eu des intempéries, des infiltrations d’eau qui sont importantes, souligne Gérard Etzol, vice-président de l’Association pour la sauvegarde du patrimoine religieux. Nous suivrons la suite du projet pour continuer à faire le lien avec les paroissiens. »
Réalisée depuis le 13 octobre par Laurent Lavall, l’architecte mandaté, cette étude permettra de déterminer les travaux à entreprendre… et leur degré d’urgence.
Un diagnostic suivi de recherches de financements
« L’église étant inscrite aux monuments historiques, la DAC a notamment pour mission de s’assurer du bon état de conservation, rappelle Cyril Goutte, technicien des services culturels et bâtiments de France, en charge de la conservation de monuments historiques de 17 communes de Guadeloupe, à la DAC. À première vue, il y a eu quelques manquements qui datent au niveau de l’entretien : il y a urgence à intervenir en accompagnement de la ville de Grand-Bourg. L’étude sanitaire globale sera un document de programmation qui permettra de comprendre ce qui a amené aux différents désordres constatés et de savoir si la structure du bâti est suffisamment sûre. Tout ceci amènera à différentes préconisations, puis à un estimatif du coût des travaux avec un niveau de priorité pour chaque type de travaux. »
Pendant la durée du diagnostic complet, jusqu’en février, les célébrations se poursuivront normalement à l’église de Grand-Bourg. Ponctuellement, pendant 3 à 5 jours, certaines zones de l’édifice pourront être condamnées pour effectuer des relevés. « L’objectif, c’est d’être le moins intrusif possible », assure Cyril Goutte, de la Dac.
Le diagnostic sera suivi d’une recherche de financements à laquelle la ville de Grand-Bourg, propriétaire, devra contribuer avec l’aide de la DAC.
Cécilia Larney
Père Vincent de Paul : « C’est une première étape »
« En tant que chrétiens, nous intensifierons nos prières : ce site est comme l’âme de la population, qu’on soit croyant ou pas, de Marie-Galante ou d’ailleurs. La réalisation de ce diagnostic est une première étape : je reste optimiste pour la suite. Je souhaite que la mobilisation de l’Association pour la sauvegarde du patrimoine religieux auprès des différentes instances continue de porter ses fruits ! »
