Parole de suspendue : « Pas un sou depuis trois mois »

Dentiste depuis plus de 30 ans en Guadeloupe, le Dr Nicolo a vu son parcours professionnel prendre un tour assez inattendu avec la loi sur l’obligation vaccinale.

« Depuis le 23 octobre 2021, je ne peux plus exercer mon activité, raconte le Dr Martine Nicolo, dentiste libérale au Gosier. Suite aux recommandations de l’Agence Régionale de Santé, la Caisse de Sécurité Sociale a bloqué la carte professionnelle de santé qui permet de télétransmettre les différents actes réalisés. Nous sommes suspendus, mais pas radiés de la profession. Moralité : nous continuons à payer nos charges sociales, la Caisse de retraite, nos factures d’électricité, de téléphone…, sans aucune rentrée d’argent. »

« J’ai dû mettre mes employés au chômage. »

Face à cette situation, certains libéraux ont fait le choix de se vacciner. D’autres ont repris leurs activités en produisant un certificat de rétablissement. D’autres encore ont mis un terme à leur carrière. Le Dr Nicolo a choisi de militer aux côtés du Collectif des organisations en lutte contre l’obligation vaccinale et le passe sanitaire.

« Tout le monde n’a pas la force de venir sur le terrain, confie la professionnelle de santé. C’est très dur de manifester de façon sereine, de témoigner de notre situation : nous sommes sans un sou depuis plus de trois mois. J’ai été obligée de mettre mes deux employés au chômage : je ne peux pas payer des salaires alors que je ne travaille plus ! »

Un quotidien rythmé par la solidarité

Professionnelle de santé depuis plus de 30 ans, le Dr Nicolo, suspendue pour cause de non-conformité avec la loi sur l’obligation vaccinale, veut faire entendre la voix de ceux qui, comme elle, ont basculé dans la précarité : plus de revenu (mais des sorties constantes), plus d’activité professionnelle, pas de perspective à l’horizon. Une situation qu’elle expose avec une grande sérénité, convaincue qu’elle retrouvera sa vie d’avant.

« Ce n’est pas en restant chez soi à se morfondre qu’on va faire bouger les lignes ! Il faut se montrer, faire savoir ce qui se passe. Certes, c’est la loi, mais il y a eu d’autres lois injustes qui ont été modifiées : il faut qu’on fasse entendre notre voix ! Nous ne lâcherons pas, soutient le Dr Nicolo. Je retournerai dans mon cabinet ! »

Grâce à la solidarité qui s’est organisée autour du Dr Nicolo et des autres professionnels suspendus, chacun vit au jour le jour, en attendant…

Cécilia Larney

La solidarité envers les professionnels suspendus prend des formes diverses : produits alimentaires, créations artistiques…
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