« Mayotte a soif et le Gouvernement regarde ailleurs », fustige le Parti socialiste français dans un communiqué.
Le 101e département français est en effet confronté depuis plusieurs semaines à l’épuisement de ses ressources en eau après une sécheresse exceptionnelle qui pourrait devenir la norme en raison du changement climatique. Problème que les Outre-mer connaissent bien à l’instar de la Guadeloupe…
Et, pour toute solution, le Gouvernement a décidé la semaine dernière, par la voix du préfet de l’île, de rationner l’eau potable en décrétant des coupures générales sur tout le territoire deux jours sur trois jusqu’au retour des pluies espéré à la fin de l’année.
Quel département français de l’Hexagone accepterait un tel rationnement sans que le Gouvernement ne s’engage sur des solutions durables à court et moyen terme ?
Le Parti socialiste tient à exprimer sa solidarité envers la population mahoraise trop souvent confrontée aux promesses non tenues de la République et à un Gouvernement qui, depuis le déclenchement de l’opération Wuambushu, n’envisage plus Mayotte qu’à travers un prisme sécuritaire en délaissant les questions économiques et sociales, ainsi que la problématique de l’accès aux biens communs.
Les socialistes appellent le Gouvernement à s’engager rapidement sur les investissements massifs nécessaires au stockage des eaux pluviales et à l’indispensable production d’eau potable à Mayotte, une île qui n’a pas de cours d’eau, ni de source naturelle.
En Guadeloupe, où les réseaux fuyards entraînent une déperdition de 50 % de la production d’eau potable, où les coupures d’eau sont une réalité quotidienne depuis près de dix ans et où les défaillances de l’assainissement collectif sont récurrentes, de tels investissements sont également nécessaires.
Et, comme à Mayotte, les collectivités locales ne disposent pas des moyens de répondre à l’urgence.
Si le Gouvernement voulait se montrer — enfin ! — à la hauteur des enjeux, il pourrait s’engager dans le lancement d’une Opération d’intérêt national (OIN) dans ces territoires, à l’image de celle lancée à Marseille, en associant étroitement les collectivités locales à sa gouvernance.
Ce serait le signe d’un changement de paradigme dans les Outre-mer que les socialistes soutiendraient sans hésitation. »