Lors d’une cérémonie d’hommage en Equateur, le prix Nobel de littérature a également fait allusion aux milliers de personnes qui sont descendues dans les rues à Cuba « pour exiger la nourriture et le travail qu’elles n’ont pas, défiant la prison. »
L’écrivain péruvien Mario Vargas Llosa, prix Nobel de littérature 2010, a assuré mercredi 29 septembre qu’il y avait encore des « compatriotes » en Amérique latine qui n’avaient pas compris que le communisme était « un fantasme » inutile en raison de son « incapacité absolue à satisfaire les plus élémentaires besoins des peuples qui y ont cru ».
Cuba, Vénézuéla, Nicaragua…
Vargas Llosa a fait de telles déclarations après avoir reçu la Médaille nationale du mérite de l’État équatorien, au Palais Carondelet, à Quito. Le prix Nobel de littérature a également exhorté les Latino-Américains à comprendre que le communisme avait « disparu ».
Tout en louant la voie suivie par le président équatorien, Guillermo Lasso, il a critiqué les régimes de Cuba (« où des milliers de personnes descendent dans la rue pour exiger la nourriture et le travail qu’ils n’ont pas, défiant la prison »), du Venezuela (« l’un des plus riches pays, qui expulse aujourd’hui environ cinq millions pour qu’ils ne meurent pas de faim ») et le Nicaragua (où « le commandant Ortega (…) gagne les élections parce qu’il met tous ses adversaires en prison »).
De son côté, après lui avoir décerné l’Ordre national du Mérite au grade de Grand-Croix, Lasso a qualifié Vargas Llosa de « latino-américain universel » qui, comme « libéral », est en « rébellion. »
« Ce n’est pas moi qui ferai une présentation du parcours littéraire de Mario Vargas Llosa. Je ne veux pas commettre l’erreur de passer pour un expert en littérature. Je suis simplement un homme politique mais, comme Mario, j’étais aussi un citoyen qui est entré dans la vie publique avec un objectif clair : défendre la liberté », a déclaré le président.
De même, le président équatorien a salué la lutte de Vargas Llosa pour « rester différent », « toujours iconoclaste », « ferme dans sa pensée », alors que « nombre de ses contemporains se sont accommodés de régimes clairement contraires aux idéaux de liberté et de changement » et ont établi « une police de la vérité politique. »
Tout au long de sa vie, Vargas Llosa est resté l’un des intellectuels les plus critiques du régime cubain. Début septembre, l’écrivain s’est joint à plusieurs dizaines d’artistes et d’intellectuels cubains et étrangers qui ont adressé une lettre ouverte à Miguel Díaz-Canel, dans laquelle ils réclamaient la libération d’un demi-millier de manifestants du 11J toujours emprisonnés.
Aussi, fin 2019, lors d’un séminaire sur la crise politique et sociale en Amérique latine, l’écrivain a assuré qu’il espérait qu’ « à tout moment » le peuple cubain donnerait une « surprise. »
Bien que l’île « ait subi pendant 60 ans une terrible dictature qui semble avoir détruit ses racines [en faveur de la liberté, en faveur de la démocratie] ; Je pense que non, je pense que ces racines sont là », a-t-il également assuré à Radio Televisión Martí la même année.
Source : Cubanet