PAR VICTORIN LUREL, SÉNATEUR
Discours de politique générale du Premier ministre : plus vite, plus loin et plus fort dans le libéralisme.
En fonction depuis plus de 20 jours et à la tête d’un Gouvernement toujours incomplet, le Premier ministre s’est enfin décidé à présenter au Parlement le projet politique de son gouvernement lors de son discours de politique générale.
Conditionnement du RSA, dérégulation du marché du travail, travaux d’intérêts généraux pour les mineurs, réforme de l’assurance chômage, débureaucratisation : plus que jamais, le nouveau Premier ministre a assumé, avec une fougue certaine, le cap libéral conservateur dessiné par le
Président de la République.
Si quelques annonces semblent, dans les mots, aller dans le bon sens — tels que la réforme de l’assiette sociale des indépendants, le versement automatique des allocations, une réforme du régime des catastrophes naturelles —, la tonalité générale de ce discours nous offre la perspective
d’une action gouvernementale toujours plus réactionnaire, libérale et à contre-courant des aspirations des Français.
La justice sociale, la lutte contre la vie chère et la revalorisation du travail et des salaires restent les grandes oubliées de cette présentation qui acte le retour d’une droite décomplexée.
Alors que de nombreuses réformes ont donc été annoncées, les orientations gouvernementales en faveur des Outre-mer restent dramatiquement floues. Hormis l’énième annonce d’une future loi Mayotte et d’une révision constitutionnelle strictement circonscrite à la Nouvelle-Calédonie, aucune remise en cause de l’action de l’État Outre-mer n’a été proposée, aucune perspective d’amélioration des conditions de vie de nos peuples n’a été esquissée.
Face au travail parlementaire qui nous attend, je mesure la responsabilité qui est la mienne de porter une opposition déterminée mais constructive pour répondre concrètement aux défis et aux problématiques du quotidien auxquelles sont confrontés les Guadeloupéens et nos collectivités.