PAR OLIVIER NICOLAS*
Un discours de politique générale sans aucun souffle qui dresse le constat des échecs patents du macronisme.
Le discours de politique générale du Premier ministre Michel Barnier, ce mardi à l’Assemblée nationale, a tracé le portrait d’une France en crise profonde après 7 années de présidence d’Emmanuel Macron. A travers une litanie d’urgences et de problèmes à résoudre énoncés d’une voix monocorde et sans aucun souffle, le Premier ministre n’a en réalité réussi qu’à tirer le constat quasi-exhaustif des échecs patents du macronisme : notamment à maîtriser les déficits publics et l’endettement, à préserver nos services publics, à renforcer l’école de la République ou encore à agir contre la vie chère et le mal développement dans les Outre-mer.
Mais, hélas sans surprise, partant de ces constats accablants, le Premier ministre n’a rien proposé d’autre que la continuation des politiques menées depuis 7 ans — mais encore à plus à droite — ne sortant que rarement de la rhétorique du « en même temps » et restant souvent flou sur ses intentions.
D’accord pour aménager la réforme des retraites, mais à la marge.
D’accord pour une taxation des plus fortunés, mais limitée et exceptionnelle.
D’accord pour augmenter le SMIC, mais seulement de 2% et par anticipation en octobre de la hausse automatique du 1er janvier.
Seule a subsisté encore et toujours la volonté claire de donner, sur l’immigration et sur l’insécurité, des gages à l’extrême-droite dont le président de la République et son Premier ministre ont choisi de dépendre.
Sur les Outre-mer, la relance annoncée du Comité interministériel des Outre-mer (CIOM) et la promesse jamais tenue depuis 7 ans d’une meilleure écoute et d’un meilleur dialogue avec les élus des territoires sonnent là encore comme l’aveu ultime de la continuité du discours et de la méthode que les électeurs des Outre-mer ont pourtant récusé les 30 juin et 7 juillet derniers.
Les urgences que représentent la crise en Nouvelle-Calédonie/Kanaky et la lutte contre la vie chère seront l’étalon de la capacité du Premier ministre et du Gouvernement à proposer un autre chemin pour retrouver la paix civile et rebâtir la confiance entre la République et les « Pays des Océans ».
Le report des élections provinciales en Nouvelle-Calédonie/ Kanaky et la décision de ne pas soumettre au Congrès le projet non consensuel de révision du corps électoral sont, à ce titre, les deux seules annonces encourageantes dans les propos du Premier ministre.
Pour autant, les parlementaires des Outre-mer du groupe des députés socialistes et apparentés et, au-delà, l’ensemble des élus ultramarins du Nouveau Front Populaire, voteront bien la censure de ce Gouvernement qui n’offre aucune vision nouvelle pour nos territoires.