PAR CHRISTIAN BAPTISTE*
Au lendemain du vote sur la baisse du seuil de TVA pour les micro-entreprises, le ministre de l’Économie a annoncé la suspension du texte, en attendant une concertation pour ajuster la mesure si nécessaire.
Ce revirement aurait été positif s’il avait eu lieu avant l’imposition d’un texte qui pourrait nuire aux micro-entrepreneurs. Ces derniers constituent la majorité du tissu économique des territoires d’outre-mer.
Le sujet concerne le principe de « travailler plus pour gagner plus ». Dix-huit ans après le slogan de Nicolas Sarkozy, il est clair que ce mythe est devenu un cauchemar pour les micro-entreprises, qui devront désormais travailler plus pour payer plus.
Monsieur Bayrou avait promis d’utiliser le 49.3 avec parcimonie, mais il en a déjà utilisé deux en moins de deux mois, dont un pour le budget 2025, qui a abaissé le seuil de TVA de 37 500 € à 25 000 €. Cela signifie que les micro-entreprises dépassant ce chiffre devront facturer 20% de TVA, alourdissant ainsi leur charge fiscale.
Cette mesure affecte 250 000 micro-entreprises déjà fragilisées par les crises et confrontées à une hausse progressive de leurs cotisations. La collecte de la TVA représente une nouvelle contrainte difficile à supporter.
Une telle décision, prise sans concertation, ignore les réalités des micro-entrepreneurs, qui doivent faire face à des réformes imposées par un gouvernement peu attentif à leurs difficultés. En tant que député, je soutiens fermement ces structures et m’engage à faire entendre leurs voix lors de la concertation.
*Député de la Guadeloupe