PAR VICTORIN LUREL
Victorin Lurel a réagi à la publication par l’INSEE des écarts entre les prix à la consommation entre ceux pratiqués Outre-mer et ceux constatés dans l’Hexagone.
« Sous Emmanuel Macron, les écarts de prix entre l’Hexagone et la Guadeloupe ont explosé depuis 2017 », accuse l’ancien ministre des Outre-mer socialiste de François Hollande, actuel sénateur de la Guadeloupe.
La dernière enquête INSEE sur la comparaison des prix entre l’Hexagone et la Guadeloupe offre une nouvelle traduction de l’abandon par le Gouvernement depuis 2017 de toute politique volontariste de lutte contre la vie chère dans les Outre-mer.
Ainsi, l’écart moyen atteint désormais 16% alors qu’il était mesuré à 12,5 % dans la précédente étude datée de 2016. Mais, cet écart est particulièrement marqué pour les produits alimentaires puisqu’il est passé en 7 ans de 32,9 % à 42 % en 2023.
Ce qui signifie qu’un caddie de 50 € de produits alimentaires dans l’Hexagone revient aujourd’hui à 71 € à Basse-Terre !
Les écarts les plus importants se retrouvent dans les services de communication (téléphonie, Internet, télévision) avec + 36 %, dans les loisirs et la culture (+17 %) et dans les dépenses de santé (+16 %).
Ces chiffres témoignent non seulement de la persistance d’un système de formation des prix qui ronge le portefeuille des Guadeloupéens, mais aussi et surtout de l’échec patent du Gouvernement en matière de lutte contre les causes structurelles de la vie chère.
Depuis 2017, les gouvernements successifs nommés par Emmanuel Macron ont en effet purement et simplement abandonné la nécessaire régulation des marges et des pratiques anticoncurrentielles engagée en 2012. Or, 10 ans après la loi de régulation économique, il incombait au Gouvernement de faire appliquer, voire d’adapter, ses dispositions pour mieux lutter contre les stratégies commerciales qui permettent aux grands groupes de réaliser des marges plus que confortables dans nos territoires.
Malgré les alertes et les propositions faites au Sénat depuis 6 ans sur le prix des pièces détachées, sur le plafonnement du prix des billets d’avion, sur la création de centrales d’achat, sur les mesures d’encadrement de certains prix, rien n’a été fait.
Rien sur les marchés de gros, ni sur le contrôle de la chaîne logistique, rien sur les tarifs bancaires, ni sur de nouveaux moyens d’investigation et de sanction des marges et des profits injustifiés.
Le prochain CIOM peut-il être l’occasion d’une prise de conscience, même tardive, de l’urgence à refaire de la lutte contre la vie chère une priorité ?