Opinion. Saint Domingue et Pointe-à-Pitre : une solidarité qu’il ne faut pas détruire

PAR JACQUES BANGOU*

Pointe-à-Pitre est historiquement au cœur de la construction humaine de la Guadeloupe. Par sa centralité, par son ancienne usine Darboussier, par son port et ses darses, par son commerce de proximité et ses artisans, par son histoire fière et rebelle.

Ses quartiers, notamment le Carénage, ont été terres d’accueils des Désiradiens, des Marie-Galantais, des Sainte-Luciens, des Dominiquais principalement et plus récemment des Dominicains.

S’agissant de ces derniers la municipalité pointoise conduite par le Dr Henri Bangou a tissé des liens inaltérables en jouant un rôle historique dans la sauvegarde des blessés de guerre lors de l’intervention militaire américaine à Saint Domingue. Lauricisque a en effet abrité pendant quelques semaines un camp de blessés en attente de transfert dans les hôpitaux européens.

Les propos le 18 avril sur Guadeloupe la 1ère, du chef d’édilité pointoise, qui ne sait ni tenir son rang ni maîtriser son vocable, sont donc d’autant plus condamnables.

Nous disons pour notre part à la communauté dominicaine, la première à être victime de l’insécurité, notre solidarité. La vision qui est la nôtre ce n’est pas la stigmatisation mais le respect et l’intégration.

Plus de réussite éducative dans les quartiers où ils sont implantés, plus d’écoles multilingues comme le fait
remarquablement le collège Dubouchage, plus de formation pour répondre au marché du travail, plus de métissage culturel, plus de logements décents, plus de sécurité pour eux comme pour toute la population.

Ensemble nos peuples sont appelés à vivre et affronter solidaires les maux de nos sociétés.

*Elu municipal, ancien maire et vice-président de l’agglomération

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