PAR OLIVIER NICOLAS
La décision de l’Union européenne de renouveler pour 10 ans l’autorisation d’utilisation du glyphosate, avec l’abstention complice de la France, est à rajouter à la longue liste des promesses reniées par le président de la République depuis sa première élection en 2017.
En 2019, Emmanuel Macron avait en effet renoncé à interdire ce produit pourtant classé « cancérogène probable » par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 2015. Il n’avait été banni que des jardins publics puis des jardins des particuliers, tout en restant autorisé – allez comprendre ! – dans l’agriculture.
La France, en s’abstenant de peser en faveur d’une interdiction de cet herbicide, démontre qu’elle n’a en réalité rien retenu des leçons du scandale de l’empoisonnement des sols, des eaux et des organismes vivants en Guadeloupe et en Martinique par le chlordécone.
Les socialistes de Guadeloupe expriment leur indignation après une telle décision qui est, à leurs yeux, une conséquence directe du déni de justice qui perdure dans le dossier du chlordécone.
En effet, l’impunité dans ce scandale sanitaire, faute de pouvoir obtenir un procès en responsabilité dans cette affaire en cours depuis deux décennies, ne peut qu’encourager ce type de décisions où, à l’évidence, les pouvoirs publics ne sont en rien dissuadés de faire primer les intérêts économiques sur la santé publique.
C’est pourquoi, il est essentiel de continuer à se mobiliser pour réclamer justice dans le dossier du chlordécone afin qu’il ne se reproduise pas ailleurs, avec d’autres produits dangereux pour la santé.
Les socialistes renouvellent leurs demandes d’une date claire pour bannir le glyphosate et un plan d’accompagnement des agriculteurs pour les aider à en finir avec ce produit.